Croix

Photo Alina Reyes

 

Monter l’énorme bruit du monde, le pesant bruit du crime par les rues de la ville,

pas après pas tirer des murs et de la foule la mort, de plus en plus lourde la porter sur son dos,

là-haut

là-haut d’où je la jette avec moi dans l’abîme

diapason convulsé sur la croix au point d’intersection est le centre du monde et le verbe mon corps ma chair se tient auprès de lui

debout

cri brûlant de douleur indicible

je le pousse, qu’il fasse tomber la nuit dans le centre du jour

ô vous pour qui je meurs

Dieu percé au centre de mon coeur, vois : garde-les, car ils ne savent pas

ils ignorent ce qu’ils font, à cracher des pelletées de terre au feu de mon amour

inatteignable, suspendu, déchiré, versant pour eux son sang, son eau

Mes bien-aimés tout s’accomplit, soyez lavés

que la vie s’éveille doucement dans vos veines

tout au fond du tombeau la joie attend de notre joie qui va se faire

Le soleil se couche pour aller se lever

où dans le commencement je suis

je vous attends, petit jour promis de notre réunion

 

alinareyes