Voulez-vous nous faire la grâce de monter au septième ciel et au-delà ? Laissez le ciel entrer en vous. Une fois plein de ciel (ce qui se dit aussi : plein de grâce), vous êtes en apesanteur. Vous êtes. Tout ce qui est pesant est mortel. Le ciel vous a fait de ciel, puis vous a envoyé sur terre, vous a lié à la loi de la pesanteur, afin que vous puissiez connaître que vous n’êtes pas d’elle, mais du ciel, et partir à la recherche, à la rencontre du ciel. Vous devenez la conscience du ciel dans sa créature, dans sa création.
Hier soir au Petit Bar comme l’autre jour sur la Seine j’ai regardé rougir les feuilles au-dessus de nos têtes. C’est la rentrée, j’ai un désir immense de travailler. Je pense à Sufjan Stevens, à André Gouzes, au frère Cassingéna-Trévedy, aux mélodies anciennes et nouvelles à la fois, aux fines pointes, aux avancées délicates, exquises, inquiètes et renversantes de l’esprit, je pense au rouge sur le monde, doux comme un été indien qui vient, flamboyant, avant la grande neige, enceinte de la prochaine vie. Je pense l’amour, je le suis, main dont les doigts parcourent le monde en frémissant, ruisseaux chargés de nutriments, de senteurs, de larmes et de consolations.
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