Brève chronique du nihilisme ordinaire

corbeaux et emballage à sandwich, photo Alina Reyes

 

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Goncourt de la poésie, je ne savais pas que ça existait.  L’un et l’autre mot s’annulent réciproquement. Reste : rien.

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Suicide probable de l’infirmière anglaise piégée par une radio. Cette mode des canulars. Jouer avec les autres comme s’ils n’étaient pas des humains mais des espèces de machines. La preuve que non.

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Hommages de partout à un architecte qui a construit une ville conçue pour ne pas pouvoir y marcher. Une ville pour la négation de l’homme. Une ville pour fantômes.

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Au Japon, une société vend des poupées sexuelles d’enfants pour les pédophiles. Une autre offre aux femmes des hommes à la location, pour toute sorte d’accompagnements, y compris dormir, sauf sexuels. Cela dans une société vieillissante, où les ventes de couches pour le troisième âge dépassent celles des couches pour bébés.

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En Égypte, des hommes sont payés pour aller agresser sexuellement des manifestantes, afin de les obliger à quitter la manifestation.

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En France, un intellectuel athée estime la validité d’un imam en fonction du nombre de ses followers sur Twitter. Un intellectuel musulman vante et relaie son article sur Facebook. Le tout dans un but qui n’est pas sans lien avec ce qui a été dit précédemment dans cette brève chronique. Le nihilisme ordinaire, c’est aussi la fausseté et la bêtise ordinaires.

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alinareyes