Musulmans, il nous faut, selon la voie que nous a montrée notre Prophète, la prière et la paix soient sur lui, assumer la foi des juifs et la foi des chrétiens. Cela ne signifie pas suivre les judaïsmes ni les christianismes, mais mieux connaître ce qui leur vint de leurs prophètes. Car c’est la fondation même de notre maison, l’islam. Nous n’avons certes pas fait le tour de notre demeure, le Coran, mais nous y habiterons mieux si nous savons où nous habitons, sur quel rocher, dans quel paysage elle est bâtie. Nous saurons mieux où nous allons si nous savons d’où est parti notre chemin.
Où nous allons, c’est chaque jour que nous le trouvons. Les jours où je jeûne, je suis semblable à l’aube toute la journée. Je n’avais pas touché le piano depuis des mois, et là, en passant dans la chambre du jeune homme, mon fils, soudain je m’y suis mise, j’ai joué la Vieille chanson française de Tchaïkovski, de mémoire, à plusieurs reprises, en variant un peu les accords quand je les ai oubliés. Je suis une poupée russe, comme me l’a dit un jour O : toujours une autre et encore une autre à l’intérieur de celle qu’on voit, et toujours une autre, invisible, autour et au-dessus de la dernière visible. N’en est-il pas ainsi de chaque homme, et de toute la Création ? La Création est en nous, de l’infiniment grand à l’infiniment petit et de l’infiniment petit à l’infiniment grand, et les anges en nous montent et descendent le long de l’échelle de Jacob.
Être reconvertie à l’islam ne signifie pas que je vais devoir renoncer à jouer la Vieille chanson française de Tchaïkovski, même si les rigoristes de cette religion n’aiment pas la musique. Ni que je vais devoir renoncer à chantonner et chanter tout au long du jour, ni que je vais devoir renoncer à danser quand j’entends une musique qui m’appelle à danser. L’islam n’interdit pas de vivre. Je me rappelle avoir lu ceci :
Le Commandeur des Croyants et Ali Ibn Abi Talib (que la Paix soit sur eux deux) ont dit : « Quand notre Qa’im réapparaîtra, les cieux feront descendre leur pluie, la Terre élèvera ses productions, la haine disparaîtra des cœurs des serviteurs, les bêtes et animaux sauvages vivront en paix les uns avec les autres et ne s’enfuiront pas affolés, et si une femme souhaite marcher d’Irak vers Sham (Syrie), chacun de ses pas se posera sur de l’herbe verte et dense, et elle pourra exhiber ses ornements (bijoux etc) – aucun animal ne l’attaquera, de même elle n’aura aucune crainte. »
(Biharoul Anwar, volume 52, page 316 ; al-Khissal)
Al-Qa’im, qui est une façon d’évoquer le Mahdi, signifie : « celui qui se lève ; qui est debout ». C’est au temps de cet homme que je vis. Au temps du retour du Mahdi et de Jésus, en ce temps déjà venu, ou si proche de vous que vous pouvez le saisir, si vous voulez.