Une page est tournée

à Paris aujourd'hui, photos Alina Reyes

 

J’ai vécu intimement les Écritures, j’ai prié en chrétienne, j’ai prié en musulmane, il le fallait pour pouvoir donner la parole que j’avais à donner. J’ai fait tout ce que j’ai pu, malgré les trahisons, le mépris, le rejet que les uns et les autres m’ont manifesté durant ces derniers mois ou ces dernières années. Empêchée de publier dans la presse ou dans l’édition, j’ai été très active sur facebook, j’y ai fait ce que j’avais à y faire et maintenant c’est fini. Je ne désire pas davantage m’imposer que me laisser imposer quoi que ce soit. Une société dont les spiritualités sont moribondes est en danger de mort. Le catholicisme et l’islam sont en crise aiguë, les églises se vident, les mosquées se construisent mais comme des abris antiaériens, durables le temps de la guerre seulement. Le sens et le cœur les fuient, les croyances s’en vont vers des formes dégénérées (évangélisme, salafisme…), les uns cherchent à se réfugier dans le voile de leur mère, les autres hurlent de peur qu’on leur arrache la famille papa-maman, les esprits s’arc-boutent dans des postures victimaires et le refus de la vérité, de la vie, de son mouvement. Dans ce monde figé le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. Il en est ainsi pour Voyage, et pour moi avec. Et c’est la preuve que nous sommes vrais. Le travail accompli n’est pas vain, loin de là, même si le livre ne peut encore paraître. Cela viendra. Le Pèlerin d’Amour que je suis poursuit son chemin, libre de tout système et de toute religion, face à Dieu, qui fera germer les graines de l’esprit qu’il a semées.

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alinareyes