Ce que nous, Pèlerins d’Amour, pourrons apporter de plus précieux peut-être aux jeunes qui viendront cheminer quelque temps ou longtemps avec nous, c’est le détachement dans l’amour. Les jeunes ont le cœur grand et vivant, ils aiment avec puissance. Mais il leur faut encore sortir de la chrysalide, comme il nous faut tous toujours sortir de la chrysalide. Ils aiment fusionnellement et oui, l’amour est fusionnel. Ou bien, blessés ou méfiants, ils s’empêchent d’aimer, approchant les rivages sans jamais jeter l’ancre. Ces états peuvent durer toute une vie, et apporter beaucoup de souffrance en soi et autour de soi. Ce qu’il faut donc apprendre, et l’adolescence et la jeunesse, temps des initiations, est un bon temps pour cela, c’est le détachement dans l’amour. Aimer sans possessivité. Aimer en laissant libre, et en restant libre. Pour cela, il faut savoir d’abord que le détachement de soi-même est requis. Apprendre à laisser son ego lever l’ancre. Aller à l’amour, s’ancrer dans l’amour, vivre l’amour en se délestant de cet ego qui pèse comme une ancre dans le cœur, chargé de compétitions, de jalousies, de peurs. Alors le ciel s’éclairdit et les êtres marchent côte à côte ou main dans la main, légers.
Tout à l’heure grand ciel bleu vibrant d’un chant lointain de cloches, une mouette y navigue, puis deux, puis trois, puis beaucoup d’autres qui apparaissent, blanc scintillant dansant bientôt rejoint par les flèches noires des martinets migrateurs, leur cri de printemps déchirant l’espace comme un voile.
Bonne journée !
(puis « Aimer (encore) »)