Photographie et acrylique
Mois : mars 2014
Soeur ajustant sa sandale
Photographie et acrylique, 15×11,5cm
Dame à la licorne et phobie de la femme
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La désastreuse nouvelle présentation des tapisseries de la Dame à la licorne au musée du Moyen Âge pourrait s’intituler L’Anglais décrit dans le château fermé, pour reprendre le titre d’un roman sadien d’André Pieyre de Mandiargues. Donner à voir ces grandes tapisseries dans un lieu sans espace trahit l’œuvre, de toute évidence conçue pour d’amples pièces, où l’homme a loisir d’évoluer et respire aisément. Ici la mise en spectacle semble conçue par un hystérique dont la maladie se traduirait par des crises d’étouffement, et qui voudrait transmettre son asthme aux malencontreux visiteurs qui ne se rendent compte de rien. Pourquoi ? Alors que les citations de plusieurs auteurs et poètes qui ponctuent le corridor d’accès à la salle mettent en exergue l’universalité de cette œuvre, laquelle comme tout chef d’œuvre parle de l’être humain et à l’être humain dans son entier, celle de Yannick Haenel parle de féminité. Outre que la présence de cette citation est comme le livre dont elle est extraite le résultat d’une machination, elle est aussi symptomatique de ce qui a été fait à ces tapisseries : désormais elles semblent garnir un utérus, où les visiteurs sont conduits comme au tombeau, ou du moins dans une prison. Cernés par la féminité de la Dame comme dans les pires cauchemars d’un psychopathe. La trahison de l’œuvre, et de son auteur, est totale.
Les hommes du Néolithique descendaient peindre dans les grottes comme dans des centres spirituels, où parfois ils figuraient aussi des vagins. Mais ces grottes n’étaient pas des espaces étouffants et clos, bien au contraire. On n’y arrivait pas comme pris au piège, mais en suivant un cheminement aventureux et initiatique, un chemin de libération. L’homme n’y allait pas pour le spectacle, mais pour rendre hommage à la création et plus ou moins consciemment, au Créateur. Ou bien les grottes étaient ouvertes sur l’extérieur, comme l’est la grotte de Lourdes, autre type d’évocation féminine qui loin d’étouffer l’être, l’ouvre et le guérit – rappelons-nous la parole du Christ : Effata ! Et celle de saint Paul : en Christ, il n’y a ni homme ni femme. Enfermer ainsi les tapisseries de la Dame à la licorne est une opération morbide, comme si on enfermait la grotte de Lourdes, en trahison totale de son histoire, au lieu de préserver le caractère largement ouvert du sanctuaire. Sanctuaire est le titre d’un autre roman, de William Faulkner celui-ci, où il est question de viol et de meurtre. Encore un effort, messieurs et mesdames les conservateurs, pour sortir des schémas mentaux mortifères.
Mes autres évocations de la Dame à la licorne sont ici. En particulier ce texte extrait de mon livre La chasse amoureuse.
Passages de « L’Ouverture de la chasse », de Dominique de Roux
« Il est une sorte de surveillance qui organise les écrivains en partis intellectuels, compromet leurs visions et les dégrade. Dans ce jeu retors – véritable démenti de l’écriture même – et qui tend à la sécurité, la censure n’est plus délimitable puisqu’elle est l’application brutale d’un mot d’ordre, d’une tendance technique, d’une délation de tous les instants. (…) Ces lettrés sacrifient volontiers l’art à la terreur et, à vouloir être les propriétaires d’un nouvel idéogramme, ils prennent aux politiciens cette mentalité de convoitise et le sectarisme des organisations les plus équivoques.
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« Soliman le Magnifique d’un anti-empire dont la grandeur est faite d’effacement, d’oubli et de poussière d’ombre, l’écriture de Sollers trace dans le vide foudroyé par l’éclair de son orgueilleuse indigence les significations sans signes et les signes béants de tant d’insignification qui le portent, au-delà de son entreprise de châtiment par le vide, vers je ne sais quel salut second, vers une immortalité à partir de la suppression de tout ce qui n’est pas l’instant présent, vers l’irrévocable passage du tout à la futilité totale. Mais n’est-ce pas la définition du Chasseur noir, qui, pour échapper à la mort dans son domaine clos, accepte de devenir lui-même la mort ?
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« Quoi de plus insupportable à l’imposture que la venue de la vérité, ces temps brûlants où la vérité est de passage, vivante, impitoyable, belle. »
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Paru aux éditions du Rocher en 2005. Première publication aux éditions L’Âge d’Homme en 1968.
Bouteille à prière
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Petite bouteille en plastique peinte (peinture à vitrail et acrylique) contenant un chapelet bon marché (acheté à Saint-Jacques de Compostelle), une feuille de papier pliée, un crayon avec sa gomme au bout (il importe de pouvoir effacer, soit les voeux précédents si on le désire, soit en cours d’écriture si on s’est trompé dans l’expression). Pour écrire à quelle intention vous allez prier, puis après la prière laisser reposer cet écrit avec le chapelet avec lequel vous avez prié. Cela ressemble à une plaisanterie, un gadget ou une superstition, mais ce n’est rien de tout cela, c’est sérieux : c’est une opération mentale. Vous pouvez bien sûr la faire en confectionnant vous-même votre bouteille à prière, quelle que soit votre religion. Hauteur : 18 cm