photo et acrylique 15×11,5 cm
photo et acrylique 15×11,5 cm
tout à l’heure à Paris 13e, photos Alina Reyes
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Je me suis promenée dans le quartier du 13e dont les rues ont des noms de peintres. Rue Edouard Manet, j’ai trouvé une petite planche de bois contreplaqué, que je peindrai. J’aime peindre sur des morceaux de bois trouvés dans la rue. Cela me rappelle un peu mes cueillettes en forêt. Cela me rappelle aussi l’écrivain George Minot, à New York, qui récupérait des choses dans la rue, cartons, papiers d’emballage…, pour en faire des petits objets d’art, il en avait glissé un dans ma valise avant mon départ. Finalement je me demande si je ne vais pas proposer les photos coloriées au pastel ou à l’acrylique une par une. Elles se suffisent comme tableau. Des petits tableaux que je pourrais mettre sous verre et proposer à petits prix, avec les marque-pages et d’autres petites choses. J’aime l’idée qu’il y en ait pour tout le monde. Le premier peintre qui a laissé un message dans le livre d’or de ma galerie est marocain, cela me rend bien heureuse aussi.
4 photographies 15×11,5 cm coloriées au pastel (avec fixatif sur l’ensemble) et encadrées sous verre (34×28 cm avec cadre)
NB : en fait je vais peut-être reprendre les images pour les proposer séparément
Plutôt que de laisser les peintures s’entasser au sol, nous avons commencé à en monter quelques-unes sur les murs.
Par une belle matinée, une belle lumière de fin d’hiver…
nous avons marché jusqu’au Panthéon enveloppé de son linceul
et nous sommes allés au musée du Moyen Âge
dont j’ai photographié cette verrière, avant de partir
(Rien ne peut racheter Judas, quoiqu’en disent les prêtres qui sont les mêmes que ceux qui ont martyrisé le Christ)
Au square, à côté de la statue de la louve romaine, une jeune chienne de berger au pelage exceptionnel ne cessait de bondir joyeusement après la balle. Nous avons parlé avec son maître, tout était plein de grâce.
J’ai photographié les toits du musée que nous venions de quitter, et aussi un arbre en fleurs.
Rue Saint-Jacques, le restaurant indien où nous allions quand nous y habitions est fermé.
D’un café de la rue Soufflot, nous avons vu passer des manifestants ukrainiens.
Je suis sortie pour faire le reportage, on peut le voir en photo et en vidéo dans Citizenside.
Nous sommes passés par le jardin du Luxembourg.
J’ai encore photographié quelques toits.
Des sacs poubelles avec des choses dedans étaient accrochés dans toute une série d’arbres.
La chapelle du Val de Grâce, d’ici, est si belle. Dombasle l’a souillée, car j’en parle beaucoup dans le livre où je parle aussi beaucoup de la Dame à la licorne, pour laquelle c’est H qui a fait le sale boulot.
Et là, Paris a un petit air de sud.
photos Alina Reyes
En arrivant à la salle de la Dame à la licorne, j’ai vu qu’elle était introduite par une phrase indigente du livre indigent que Haenel et Sollers, déjà à mes basques (bien avant l’affaire de Forêt profonde et avant que je ne m’en doute), publièrent sur la Dame quelques mois après que j’avais publié moi-même un livre, La Chasse amoureuse, qui lui était en grande partie consacré (et dont on peut lire des passages ici), la Dame près de laquelle j’habitais et que j’allais voir depuis des années. Il leur fallait donc souiller cela aussi. Mon tour dans la salle n’a duré que quelques secondes, d’autant que la nouvelle disposition des tapisseries est beaucoup moins heureuse que la précédente, qui était à la fois plus spacieuse et plus intime, plus propice à la contemplation. J’ai quitté le musée rapidement, après une dernière photo de ce visage du Christ.
photos Alina Reyes