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C’est bon de penser à l’amour. On ne peut pas toujours le faire, mais y penser, personne ne peut encore nous en empêcher. Je dis encore parce que s’ils ne trouvent pas suffisant d’espionner nos ordinateurs et nos téléphones, ils finiront peut-être par se brancher directement sur notre cerveau ? Si on en vient là, je vous recommande le mien, vous ne vous ennuierez pas ! Regardez, pas besoin de pinces croco sur mon crâne ni de puce électronique dessous, je vous le livre ici tout cru, comme ça vient. Je ne vous parle pas ici du sexe morbide, vicieux, mauvais. Je vous parle du bon amour qui me passe par le corps et la tête comme le printemps passe par le jardin et la forêt.
Dans la nuit du lit, sous la couette, j’évolue lentement, intensément. Je suis au début du monde, aux frontières d’un trou noir qui contient toute la lumière et l’expulse pour donner la vie, je suis au fond de l’océan où les premières cellules se rencontrent et s’assemblent, je suis dans la grotte où naissent et se réfugient les petits et les grands animaux, et parmi eux ceux qui deviennent des hommes. Je suis au lieu de la sexualité, de la particularité qui fait de chacun de nous un être unique, et non un être reproductible en série, comme c’est le cas des bactéries qui se multiplient sans sexualité, toutes identiques, comme ce serait aussi le cas dans les rêves aberrants de ceux qui, par renoncement face aux difficultés de la sexualité, voudraient que les êtres humains puissent se reproduire par clonage, et ainsi abandonner leur condition d’être humain, et même d’animal, pour celle de vulgaire assemblage de matériau biologique sans personnalité. Je suis au lieu où fut décidé, et où se décide toujours, le fait d’être.