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C’est tout de même merveilleux, disait Van Gogh, que Noël tombe en hiver.
Rien ne peut détruire la joie profonde. Elle repose au fond de l’être comme une baleine blanche dans l’océan, et souvent elle jaillit, inspire et expire dans le ciel, avant de retourner chanter et tracer la route dans l’eau avec son baleineau, et tous les troupeaux de cétacés, de poissons, de crustacés, d’algues, toute la vie puissante et infinie qui circule au sein de l’océan qu’elle habite, avec ses bateaux ivres aussi, ses vaisseaux fantômes, ses épaves aux trésors où nagent droit d’élégants hippocampes, ses ordinaires paquebots pleins d’ordinaires voyageurs, ses courses de voiliers, et sur ses rives ses baigneurs qu’elle berce et fait jouir avant de les rendre, lavés, à la terre.
Revenant de dehors, le corps bienheureux de l’air frais et humide, je parcours mes manuscrits en cours, j’y vois la vie, la beauté, le présent en marche. Le début du monde est là.
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