Ce chant de Théodorakis, sur des paroles d’Odysseas Elytis, je l’écoute et le chante depuis mes quinze ans. Après la dictature des colonels, la Grèce continue de lutter pour la démocratie, et c’est beau. Comme cette autre stature géante, Maïakovski, Théodorakis accompagne l’histoire en marche. Le dieu de la musique et de la poésie est du côté de la lumière.
Justice intelligible ô soleil mental
Et toi fervent myrte de la gloire
non je vous en supplie non
ah n’oubliez pas ma patrie!
Aquilin son profil est fait de monts altiers
de volcans aux flancs de vignes striés
de maisons plus blanches d’être
au voisinage du ciel bleu !
(…)
Mes mains irritées des orties de la Foudre
je les replonge en arrière du Temps
j’appelle aux anciens amis
armés de terreurs et de sang !
Odysseus Elytis, Axion Esti, Gallimard, 1996, trad. par Xavier Bordes et Robert Longuevil