Les stalactites que je casse
Trinquent et tintent à ma santé
Entre mes doigts qui les ramassent
Dedans la neige qui se tait.
C’est la musique de la glace,
Au bout de la journée la nuit.
Et voilà qu’un vieux copain passe,
Ayant éclusé un bon puits.
Toc-toc il frappe à mon palace.
C’est qui je dis, c’est moi dit-il.
J’ouvre c’est lui sur ma terrasse
Me saluant d’un ton civil.
Ça va mon gars ? j’lui fais, sagace.
J’voudrais du feu il me répond.
Je lui en donne, qu’il se fasse
Une cigarette au rebond.
Il reprend sa montée cocasse
Avec le pote qui l’attend
Dans la nuit froide, à la ramasse.
Le vent souffle, la paix s’entend,
Les stalactites ne se lassent
Le long du toit de revenir.
Demain je casserai la glace
Encor, pour fermer et ouvrir.
*