Après la manif -du 28 juin 2016 contre la loi travail

Ne souhaitant pas me soumettre aux deux à trois fouilles désormais obligatoires pour pouvoir intégrer la manif, cette fois je ne suis allée photographier que ses restes

manif 28 juinmanifestation nassée, toutes les voies d’accès en étant entièrement ferméesmanif 28 juin 12

manif 28 juin 2Sur le boulevard de l’Hôpital encore désert, avant sa réouverture à la circulation, des tags du jourbd de l'hopital

manif 28 juin 4La police violente les manifestants mais protège les vitrines publicitaires

manif 28 juin 5manif 28 juin 6manif 28 juin 7 manif 28 juin 8 Des dizaines de camions de CRS stationnés commencent à repartirmanif 28 juin 9 le canon à eau est encore là, à l’arrivée place d’Italie, les gendarmes aussimanif 28 juin 10puis c’est le début du démontage des barrières manif 28 juin 11

photos Alina Reyes

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Virgile, la descente aux Enfers, et Goin, l’État matraquant la liberté

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voir l’article sur la fresque de Goin à Grenoble dans Rue 89

à lire aussi l’article de Raphaël Georgy dans la Gazette Debout sur Sébastien, fondateur de la commission SDF Nomades à Nuit Debout, lui-même sans abri matraqué lâchement et salement blessé par la police

À noter que Dis, dans le poème ci-dessous, est une autre appellation de Pluton, dieu des Enfers dont le nom signifie « riche ». L’enfer c’est l’État quand il est au service de la ploutocratie

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Dieux, souverains des âmes, Ombres silencieuses,

Chaos et Phlégéthon, lieux muets étendus dans la nuit,

puissé-je  dire ce que j’ai entendu, révéler, avec votre accord,

les secrets enfouis dans les sombres  profondeurs de la terre.

Ils allaient, ombres obscures dans la solitude de la nuit,

à travers les demeures vides de Dis et son royaume inconsistant :

ainsi va-t-on dans les bois, à la lueur ingrate d’une lune incertaine,

quand Jupiter dans l’ombre  a enfoui les cieux dans l’ombre,

et quand la nuit noire a enlevé aux choses leur couleur.

 

Devant le vestibule même, tout à l’entrée d’Orcus,

les Pleurs et les Soucis vengeurs ont posé leurs couches ;

les pâles Maladies et la triste Vieillesse y habitent,

la Crainte, et la Faim, mauvaise conseillère, et la honteuse Indigence,

figures effrayantes à voir, et le Trépas et la Peine ;

puis la Torpeur, soeur du Trépas, et les Joies malsaines de l’esprit,

ainsi que, sur le seuil en face, la Guerre porteuse de mort,

et les chambres bardées de fer des Euménides, et la Discorde insensée,

avec sa chevelure vipérine entrelacée de bandelettes ensanglantées.

Au centre d’une cour, étendant ses rameaux et ses bras chargés d’ans,

se dresse un orme touffu, immense : selon la légende, les Songes vains

y ont leur siège et  restent collés sous chacune des feuilles.

En outre apparaissent aussi une foule variée de bêtes monstrueuses :

Centaures ayant leur étable à l’entrée, Scylla à double forme,

et Briarée aux cent bras et la bête de Lerne,

à l’horrible sifflement, et Chimère tout armée de flammes,

Gorgones et Harpyes, et la forme d’une ombre à trois corps.

Ici, tout tremblant d’une crainte soudaine, Énée saisit son épée,

la dégaine et la pointe vers ceux qui arrivent

et, si sa docte compagne ne l’avertissait que ce ne sont là

que vies ténues voltigeant sans corps sous l’image d’une forme vide,

il se ruerait et de son arme pourfendrait en vain les ombres.

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Virgile, L’Énéide, Livre VI, traduction de Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet

Planétaire, et au-delà !

Je suis allée travailler à la bibliothèque du Jardin des Plantes, devant laquelle a été installé un planétaire (encore inachevé), l’un des rares au monde, où l’on peut suivre en y marchant le mouvement des planètes.planétaire,Sous les yeux de la mosquée toute proche
mosquée j’ai arrêté de travailler pour aller voir la compagnie universitaire Démodocos interpréter un hymne greccompagnie demodocos puis la compagnie Derviche Caravane interpréter une chorégraphie du factice Gurdjieffhymne gurdjieff et un simulacre de danse des derviches qui a achevé de me convaincre de fuircompagnie derviche caravane

Heureusement il y avait des enfants, et puis l’évocation du ciel et de ses astres errants m’a rappelé ma joie d’avoir constaté aujourd’hui, après de pénibles recherches dans mes paperasses, qu’en fait j’ai depuis plusieurs années déjà tous les trimestres cotisés nécessaires, soit 41 ans de travail, pour ouvrir les droits à la retraite (que je pourrai prendre à l’âge de 62 ans). Heureuse de constater que j’ai tant travaillé jusqu’ici dans ma vie ! J’ai commencé à l’âge de 13 ans et même avant, et si je n’ai pas de bulletins de salaire avant 17 ou 18 ans, et si j’en ai perdu certains, et même pas mal, j’en totalise assez, avec le temps qui m’est compté pour mes quatre enfants : comme si j’avais été régulièrement salariée pendant tout ce temps – alors que j’ai vécu seulement de jobs précaires et divers et de droits d’auteur, mais toujours gagnant ma vie.

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photos Alina Reyes

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Offre et appel, autour de la Maison des Écrivains et de la Littérature

melce matin dans le petit jardin de la Maison des Écrivains, où j’ai cueilli et mangé une fraise des bois dans l’herbe, sous l’arbre

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Lecteurs de ce journal, vous qui connaissez les axes de mon travail, si vous êtes vous-mêmes, ou si vous connaissez un professeur en lycée ou à l’université, ou encore une structure ou association qui pourrait souhaiter m’inviter à parler et dialoguer (sur mes livres ou bien sur les questions auxquelles je réfléchis, en rapport avec le corps, la spiritualité, le politique, et bien sûr la littérature et la poésie), accomplir un projet, animer un atelier d’écriture… faites-moi signe, nous pourrons étudier la possibilité de réaliser l’idée avec la collaboration aimable et éclairée de la Maison des Écrivains.

Je suis déjà intervenue à l’université de Boulder (Colorado), à celle d’Istanbul (dans le grand amphi), à l’Université de Tous les Savoirs… et aussi dans une prison, dans une association d’accueil des personnes sans abri, dans une association féministe (à Rome) dans des colloques divers, dans des Instituts français (à Stockholm, Prague, Madrid, Istanbul, Londres), dans des monastères, dans des théâtres, etc. etc. Après quelques années d’ermitage, je désire retourner au contact des gens, j’ai des choses à dire et à échanger.

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Hegel, « Phénoménologie de l’esprit »

observatoirel’Observatoire vu de la Société des Gens de Lettres, cet après-midi à Paris, photo Alina Reyes

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« Le bourgeon disparaît dans l’éclosion de la floraison, et l’on pourrait dire qu’il est réfuté par celle-ci, de la même façon que le fruit dénonce la floraison comme fausse existence [Dasein] de la plante, et vient s’installer, au titre de la vérité de celle-ci, à la place de la fleur. »

Hegel, Phénoménologie de l’esprit, traduction Jean-Pierre Lefebvre

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