J’avais déjà lu ces carnets, du moins en partie, il y a quelques années. Le génie de Léonard, touchant à tout, arts, sciences, philosophie, s’y exprime comme un merveilleux poème kaléidoscopique. En voici quelques extraits, cueillis ici et là dans les deux tomes de ses carnets. Puis mes images du jour vers Châtelet.
« Comme les bas couvrant les jambes révèlent ce qu’ils cachent, ainsi la surface de l’eau indique la qualité de son fond. En effet, la partie de l’eau qui baigne le fond y rencontre certaines protubérances formées par les pierres ; elle les heurte, saute, et fait monter toute l’autre eau qui coule au-dessus d’elle. »
« Bien remplie, la vie est longue.
Dans les fleuves, l’eau que tu touches est la dernière des ondes écoulées et la première des ondes qui arrivent : ainsi du temps présent. »
« Comme une journée bien remplie apporte un paisible sommeil, ainsi une vie bien employée apporte une mort paisible. »
« Plus grande est la sensibilité, plus grand le martyre. »
« Toute notre connaissance découle de notre sensibilité. »
« Connaissance scientifique des choses possibles, soit présentes, soit passées. Prescience de ce qui pourrait être. »
« Jouissance – aimer l’objet pour lui-même et pour nul autre motif. »
« L’air, dès que point le jour, est rempli d’innombrables images auxquelles l’œil sert d’aimant. »
« L’œil, dès qu’il s’ouvre, contemple tous les astres de notre hémisphère. »
« Par conséquent, ô vous, étudiants, étudiez les mathématiques et n’édifiez point sans fondations. »
« De la musique de l’eau tombant dans son vase. »
« Mainte petite luisance est visible, qui se prolonge au loin. »
« Dès que l’air est illuminé, il s’emplit d’une infinité d’images, causées par les diverses substances et couleurs qu’il contient ; et pour ces images, l’œil est cible et aimant. »
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ce midi à Paris 1er, photos Alina Reyes
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