l’un de mes collages du temps où j’avais le temps de m’y amuser ; mais j’en referai, j’ai rapporté un journal de théâtre d’Edimbourg pour ça
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Au retour, dans le bus, puis le RER, puis le métro, deux heures durant, mon livre reste dans mon sac : je savoure ma journée. Fatiguée mais heureuse. Pourtant je n’avais vraiment pas envie d’y aller. D’y retourner. Au lycée. Jusqu’à trois heures et demie du matin pensant à mes travaux d’écriture en cours ou en projet, que le retour à l’enseignement allait retarder alors qu’ils me tiennent tant, tant, tant à cœur. Quand il a fallu se lever, à 5h05, mon heure pour y être à temps pour le premier cours à 8h30, je n’étais pas la reine du monde. Mais finalement ça n’a pas changé : mes élèves aussi me tiennent à cœur, tant et tant. D’ailleurs tout s’est passé à merveille. Il y en a même un qui a demandé à assister une deuxième fois au cours – après celui du premier groupe, dont il fait partie, le même cours pour le deuxième groupe deux heures plus tard – et qui a participé très bien aux deux, avec bonheur. D’autres aussi ont été heureux, comme moi. Je leur fais bien sentir les nuances, les strates de sens dans un texte, et en quoi cela nous concerne tous, cela concerne chacun de nous – et ça les intéresse – je rends grâce au génie de Molière. Ça c’était avec les Seconde. Les Première ont eu à composer un commentaire de texte en deux heures, et je ne les avais jamais vus aussi travailleurs, sérieux, réfléchi.e.s (à part trois qui ont préféré dormir sur leur table au bout d’une heure). Tout cela s’est passé dans le calme mais sans somnolence (sauf pour les trois rois fainéant.e.s), de façon bien réveillée, vivante. Ayant dormi seulement une heure et demie dans la nuit, j’avais eu la bonne idée d’emporter une thermos de café, qui m’a bien soutenue entre deux cours, et j’étais calme comme un Bouddha (avec le presque kilo que j’ai pris pendant les fêtes j’aurais pu poser en Bouddha, en effet). La vie est belle, quoi.
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