Toujours à Édimbourg, les vols étant annulés les uns après les autres. En profitant pour admirer par la fenêtre les brusques tourbillons de neige, les jeux des oiseaux se réunissant au chaud sur une cheminée fumante puis s’élançant, tentant de voler contre les bourrasques qui finissent par arriver à les déporter dans leur sens, écouter les chants du vent, contempler les lumières et les couleurs changeantes dans le ciel, autour des hautes grues blanches arrêtées dans le même sens pour éviter d’être arrachées par la tempête, et sortir, marcher dans les rues enneigées, dans les poudroiements denses et virevoltants des chutes de neige, dans le bonheur, trouver une épicerie ouverte, faire des courses sur les rayons qui se vident, rentrer, écrire et dessiner un peu dans mon cahier, faire la cuisine, vivre.
L’héroïne du jour ici se nomme Charmaine Laurie et elle est chauffeuse de bus. Je vous laisse admirer sa maîtrise, avant mes trois haikus d’Édimbourg.
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Neige à la fenêtre
Étendards rouges dansant
et tourbillons blancs
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Sur la cheminée
Dix pigeons dans la fumée
Au chaud dans le froid
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La ville la nuit
Le vent soulève la neige
parmi les lumières
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