PostIt : habiter en poète

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postit 26,*

En continuant à appliquer mes PostIt çà et là au gré de mes déplacements, je me rends compte que cela ne va pas de soi de la même manière partout. Certains lieux appellent le PostIt, soit parce que vous les connaissez bien, vous en êtes intime (et vous vous en rendez davantage compte en vous promenant avec quelques mots de poètes dans votre sac, en les sentant désireux de venir habiter concrètement ces lieux-là), soit parce que ces lieux, moins connus (ou inconnus, sans doute) ont des affinités avec vous. Alors que d’autres lieux vous semblent d’abord à apprivoiser, moins immédiats, comme s’ils se tenaient délibérément à distance de vous, comme s’ils voulaient vous rappeler qu’ils ne sont que des objets (n’en croyons rien). Outre les lieux, ce sont les moments aussi qui font varier la capacité d’habitation des PostIt. Parfois c’est le moment – et tous les PostIt sont appliqués -, parfois c’est moins le moment – et ils restent dans le sac. Les PostIt, comme les musiques ou les chansons que vous avez en tête ou que vous chantez malgré vous, sont de bons indicateurs de votre état d’esprit.

Sur mes chemins j’ai plaisir à voir aussi de temps en temps des PostIt qui sont toujours là depuis plusieurs jours. D’autres sont partis, ont été enlevés. Je mets désormais ici des photos de ceux dont je sais qu’ils n’y sont plus. Je laisse les autres continuer à habiter là où ils habitent, avant d’être rapatriés ici.

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postit 28

« Sur toutes les cimes
La paix. »
Goethe

Celui-ci est resté très peu de temps : deux femmes m’ayant repérée en train de le mettre attendant mon départ, mécontentes comme si j’avais commis quelque attentat, pour l’enlever de là, je l’en ai retiré moi-même et je suis allée le mettre ailleurs, où il est peut-être toujours (quand j’y repasserai, si je vois qu’il n’y est plus, je le mettrai en ligne aussi)

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alinareyes