Sous le regard de nos ancêtres préhistoriques et historiques, d’Arthur Rimbaud, de Germain Nouveau, de Franz Kafka, d’Edgar Allan Poe et de bien d’autres de mes compagnons, j’ai soutenu ma thèse devant un jury de quatre professeur·e·s le 24 septembre dernier à l’Université de Cergy-Pontoise, université que j’avais choisie pour son ouverture à la modernité. Après avoir délivré mon discours de soutenance (qu’il vaut mieux lire avant de voir le rapport), j’ai écouté les remarques de chaque membre du jury puis taché de répondre à leurs questions. Ce fut un exercice soutenu, qui dura environ trois heures et qui me plut. Ayant été opérée deux semaines plus tôt pour la deuxième fois de l’été, je n’étais pas au mieux de ma forme et mon expression orale put s’en ressentir, mais je défendis vaillamment mon travail, que par ailleurs on me dit fort apprécié, même si l’exercice de la soutenance impliquait de la part des jurés de relever les points qui posaient problème.
Malheureusement les vraies questions de fond ne furent jamais posées, sur le sens général de ma thèse et sur les analyses par lesquelles j’ai apporté un éclairage entièrement nouveau sur des œuvres particulières et sur la littérature. Mais il est très compréhensible et significatif que les jurés aient été d’abord inquiétés par la forme peu académique de ma recherche, et que ce fut le principal sujet de leur questionnement. En quelque sorte, la forme est l’arbre qui cache la forêt du sens, mais comment faire une forêt sans arbre ? J’ai l’habitude d’une telle réception de mon travail, c’est la même chose pour mes romans : les lecteurs voient l’érotisme, la violence, le désordre… et évitent de pénétrer au fond des choses, au sens (préférant ne pas l’affronter, par peur ou par paresse, la littérature étant trop souvent vécue comme une fuite hors de la vie, plutôt que comme une arme à vivre pleinement le réel).
Le rapport de soutenance de thèse se constitue traditionnellement d’un document tronqué, puisqu’il ne rapporte que les interventions du jury, sans les réponses de l’auteur·e de la thèse. Il s’agit d’un procès souvent bienveillant mais sans avocat de la défense. Il est tout de même mentionné que mes réponses ont été satisfaisantes, et le jury m’a accordé le titre de docteure.
Encore une fois, avant d’ouvrir ce rapport que voici, je recommande de lire mon bref discours de soutenance, qui présente mon travail. Quant à ma thèse, elle est ici.
*