Terminé aujourd’hui la traduction du chant XII. Moitié du poème. Avant la fin du chant XIII, Ulysse sera chez lui. Je continue à noter le sexisme de tous les traducteurs, qui continuent à qualifier les femmes de « chastes » quand Homère les dit intelligentes ou puissantes. Ce n’est que l’un des aspects de la mécompréhension de l’Odyssée, une œuvre que tout le monde s’accorde à trouver puissante mais qui l’est encore plus que ce qu’on imagine. Au point de pouvoir, une fois révélée, bouleverser la compréhension que nous avons des Grecs – et donc de nous-mêmes. Nietzsche savait que nous n’avions pas fini de les comprendre. Pas à pas, palier par palier, bond après bond, s’en rapprocher. Mon travail sur ce texte constitue une énorme avancée, et il permettra à d’autres, de toutes langues, de continuer à travailler à partir de là. Et puis, même s’il doit rencontrer des résistances, il apparaîtra que ma traduction (très fidèle) parle vivement aux humains du 21e siècle. Voilà ce que je fais pour les humains, humblement, dans et par ma vie d’ermite et de voyante, sans rien attendre des humains.