Coup mortel. Lutter pour rester en vie.
Je pense à Kafka, ses impossibilités : impossibilité d’écrire en allemand, impossibilité d’écrire en tchèque, impossibilité d’écrire en une autre langue, impossibilité de ne pas écrire. Et il écrit dans la langue qu’il voudrait rejeter. Moi je n’en ferai rien. Je me suis déjà trouvée devant l’impossibilité imposée par des criminels, celle d’écrire à l’ordinateur. Je me suis mise à écrire à la main. Mais ça n’allait pas, ça ne pouvait pas suffire. La surveillance suffit à détruire la capacité à écrire un texte achevé. Je commençais à m’en remettre, mais ça recommence.
Un violent rejet envahit mon corps. Je ne sais pas comment je vais faire, comment ça va finir. Je veux finir ma traduction, retrouver la grâce pour la finir, pour tout.
« Nourrice, tous me sont odieux, ils machinent le mal.
Mais Contre-Esprit plus que tous ressemble à la noire mort. »
Dévoraison, chant XVII, v. 499-500 (ma traduction)
Seule la mort de la mort délivrera de la mort la maison. C’est pourquoi Dévor les tuera tous.