Les bourgeois gentilshommes

Tandis qu’hier à République pour la fête de la musique la police française traquait les jeunes à coups de lacrymogènes, au palais les vieux monsieur et madame Ubu recevaient les jeunes monsieur et madame Bieber. Paris est une fête, qu’ils disaient il y a peu, parlant sans savoir qui parlait, comme Coco, passée de Charlie à Libé, continue à se payer la tête des racisé·es, faisant du racisme comme le bourgeois gentilhomme faisait de la prose, toujours sans le savoir. Sans le savoir, sans vouloir le savoir et sans savoir le vouloir, c’est la trinité des singes, dieux des humains aux yeux et aux oreilles grand fermées, à la bouche marionnettisée.

*

J’ai tracé dans la forêt,
avec pour meute pacifique, aimante,
les forces qui m’habitent,
l’Esprit splendide qui habite le monde.
Des humains en retour, avec leurs chiens,
me traquent.
Croient-ils que je ne suis pas de leur espèce
ou sont-ils cannibales,
à s’acharner
alors que je ne cède, ni ne céderai.
Ils ont leurs raisons
que ma raison rejette,
pourquoi veulent-ils me soumettre
à leur sempiternel mensonge ?
Leurs langues sont collées
à tous les culs du monde.
Les pactes de confiance, une fois rompus,
restent rompus s’ils ne sont dénoncés.
Pardon donné à ceux qui persistent
à la traque et au crime,
serait arme donnée pour se faire achever.
Moi, pour tous ceux que j’aime,
je n’oublie pas de vivre.

alinareyes