Pan ! Peter Pan !

Ne voulant me remettre de suite ni à ma traduction de l’Iliade ni à peindre ni à écrire alors que je dois très bientôt partir quelques jours, je commence juste à traduire Peter Pan. Quel merveilleux texte, fin, drôle et profond, et quel bonheur, quel plaisir, quelle joie je trouve à le traduire ! Pourquoi Peter Pan ? Eh bien, parce que j’ai décidé de traduire les six livres culte dont le dos figure sur le sac que m’a offert O à Édimbourg, à Noël 2019, juste avant la pandémie. L’un d’eux est l’Odyssée – depuis, je l’ai traduit. Le deuxième sera donc ce texte de J.M. Barrie, que je n’ai pas relu depuis mes huit ans à peu près, et que je redécouvre d’autant mieux que je le lis maintenant dans sa langue d’origine, et pour ainsi dire en relief puisque je le traduis, selon ma façon de traduire, plus attentive au sens profond qu’à rendre l’expression courante en français.

Privée de courir à cause de la pollution, heureusement je peux toujours faire yoga et gym à la maison, et bientôt, là où je serai, j’aurai une salle de sport à disposition, je pourrai à défaut courir sur un tapis. Mais ça ne peut pas être décemment la seule solution pour faire du sport. Je lis que la ministre du Logement veut mettre tous les Français en cage, estimant que la maison individuelle ne répond pas à l’urgence climatique – alors qu’elle-même possède une maison en banlieue chic, mais ça, c’est le « en même temps » macroniste. Comme le remarque un lecteur dans Le Figaro, on se soucie d’élever les poules en plein air mais on voudrait mettre tous les humains dans des poulaillers. Dans les pays anglosaxons par exemple, les gens vivent plus en pavillons qu’en barres d’immeubles, les banlieues sont donc plus étendues, et alors ? Ce qu’il faut, ce n’est pas encager les gens, c’est construire intelligemment, et surtout assurer de bons transports en commun. Tous ces politiques pensent en industriels qui auraient à gérer, en guise de produits, des humains. C’est ça, la start-up nation, le désir de milliards, la déshumanisation en marche.

Même en marchant, on sent la pollution à chaque respiration. Des humains qui ne peuvent plus jamais aller et venir aisément entre dehors et dedans, qui ne peuvent plus courir ni marcher sainement dehors, sont des humains maltraités. Le spectacle de ces politiques imbéciles aurait de quoi précipiter les gens dans le syndrome de Peter Pan. J’ai l’intention de mettre ma traduction gracieusement en ligne quand je l’aurai terminée, d’autant que je constate qu’il n’y en a pas, avec, sûrement, un petit commentaire de mon crû.

En attendant, on peut toujours lire gracieusement, si ce n’est fait, ma traduction de La chute de la maison Usher. Edgar Poe ne figure pas sur mon sac, mais il nous parle aussi.

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alinareyes