Un article intéressant dans Le Monde – je ne suis pas abonnée mais je l’ai emprunté. En fait, comme dans tous ces articles plus ou moins scientifiques, on n’y apprend rien du tout, mais l’intéressant, c’est son sujet : la transe.
Mesdames et messieurs, roulement de tambour : les Occidentaux découvrent la transe ! L’université Paris-VIII propose, à partir du 22 novembre, des cours d’introduction aux « transes et états de conscience modifiés » destinés aux professionnels de santé, annonce le journal. La science commence à étudier les états de conscience dits modifiés, c’est très bien. Les études sur la méditation ont déjà permis de repérer les changements que la pratique opérait dans le cerveau. Pour mieux étudier la transe, une « transeuse » française (un peu caricaturale, avec sa façon de se transformer en loup) a appris déjà à un tas d’autres gens à entrer en transe. Quelque chose que presque tout le monde sait faire dans d’autres sociétés que la nôtre. Ou certains parmi nous, à l’écart de notre société. Personnellement je pratique la transe et la méditation, entre autres, depuis l’enfance, sans à l’époque les avoir nommés ainsi. C’est ainsi que j’ai beaucoup appris. À l’adolescence, j’ai exploré beaucoup d’autres états de conscience, dont le rêve conscient pendant le sommeil et l’autohypnose. Et je suis sûre que beaucoup d’autres enfants, voire tous les enfants, ont pratiqué ou pratiquent ces états, très naturellement. En fait tout ce qui est vivant pratique ces états de conscience. C’est par la richesse de nos états de conscience que nous devenons plus grands, infiniment plus grands que nous-mêmes ; que nous sommes et devenons infiniment.
Mais la société occidentale moderne, telle que dépeinte dans les Illusions perdues dont je parlais précédemment, s’est complètement coupée des pouvoirs de l’esprit, donc rabougrie humainement, mentalement et physiquement. Certaines sociétés plus traditionnelles, qui connaissent ces états d’esprit, n’en usent pourtant pas au mieux. La preuve en est qu’elles connaissent toujours des iniquités et d’autres troubles graves. Alors qu’une connaissance et une pratique plus accomplies de la conscience dans tous ses états donne une paix royale. Du moins si l’on ne sépare pas la transe, la méditation, les divers états de conscience, de la conscience dans toute son acception, y compris morale. Étudier scientifiquement les états de conscience, c’est très bien, mais attention à ne pas les instrumentaliser.
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