1
Ris, Nocéros ! quitte
ton air féroce ! ça vanne
dur quand tu barris, barètes
à poil, quand tu te poiles !
2
Ô Truche, passe-moi la cruche !
l’omelette est prête
et tu m’as battu
comme un œuf à la course !
3
De sa patte le chat polit son
chapeau lisse – on
dirait qu’il salue, poli, ce
pacha polisson !
4
Astre couché le roi
de la savane d’or dort.
Or vient le jour d’après hier.
Parmi lions se pavane
un soleil à crinière.
Mille ions et photons,
pierres à prières, adorent
l’Unique éclatant celé.
5
Chameau de dromadaire,
tu as tant roulé ta bosse
que j’en ai eu le mal de mer
au milieu du désert !
6
Petit pou saint qui t’en allais
avec un gros pou laid, trouvâtes-
vous, pèlerins, un scalp où picorer ?
Je crois, car la tête me gratte.
7
Défense de donner à l’éléphant
de la moutarde ! Quand elle lui monte au nez,
ça barde ! Et les faons ?
Si je ne me trompe, ils ne sont pachydermes.
8
La biche biche, oui.
Mais le cerf sert, aussi.
Et leurs enfants, les faons,
ils les bichonnent dans les bois.
9
Sa robe zappe. Allons au zoo, zélés,
zyeuter sur les zébrures du zèbre,
des zéros et des uns, l’algèbre !
Ah mes zozos, z’en zézaie raies.
10
Il est peut-être louche, mais il voit droit.
Il sort du bois, ou de la mer ?
Loupé ! Gare au garou, ce loup-là,
velouté, je le porte sur mon nez.
*
Alina Reyes