Avec cette pandémie qui n’en finit pas, je songe à ce que j’avais écrit en 2017, comparant l’élection d’Emmanuel Macron à l’arrivée au pouvoir d’Œdipe, qui sans le savoir apportait la peste. Ce qui est au moins aussi inquiétant que le virus, c’est l’obscurantisme de grandes parties de la population que cette crise révèle. À quoi sert que nous allions longtemps à l’école si c’est pour être incapables d’échapper à des peurs irrationnelles, en l’occurrence peur du vaccin, si c’est pour céder à sa peur au point de mettre en danger, et soi-même et les autres, si c’est pour n’avoir aucun sens du bien commun comme du bien personnel, si c’est pour être incapable de discernement ? Qu’apprend-on aux enfants, aux jeunes ? Je l’ai constaté durant les quelques mois où j’ai enseigné, ces dernières années. Trop souvent du vent, du rien, de ce par quoi, nous y revenons, a été possible l’élection de Macron. De ce qui fait que nous n’avons pas de classe politique digne de ce nom. Le phénomène est planétaire ou à peu près mais il n’y a pas à désespérer, on a bien vu arriver Biden après Trump et même si Trump est toujours là, même si les forces obscurantistes continuent à travailler l’Amérique et l’Europe, entre autres, les forces de vie continuent à travailler aussi. Depuis qu’ils sont libérés de l’obscurantisme franquiste, les Espagnols qui furent gravement atteints par la polio à cause du retard du vaccin chez eux, ont confiance dans le système de santé et sont aujourd’hui les plus vaccinés. Tant que tout le monde ne le sera pas, le virus entravera notre vie. Et les vies entravées, quoi ou qui que ce soit qui les entrave, deviennent dangereuses.
J’ai fini hier soir, comme prévu, la traduction du chant 2 de l’Iliade. Commencé ce matin celle du troisième. Si tout continue à bien aller ainsi, je devrais avoir terminé à la fin de l’année, ou à peu près. Si quelque chose vous entrave, tournez-vous vers autre chose où vous ne serez pas entravés. Je cours dans mon travail, et c’est la joie.