Une à une, gouttes
de pluie sur le pavé gris
mouillent les chaussures.
*
J’entends les nuages
leurs chapelets de mots d’eau
culbutant la terre.
*
Si c’est le vent ou
le lointain bruit de la ville,
qui sait ? Cela chante.
Une à une, gouttes
de pluie sur le pavé gris
mouillent les chaussures.
*
J’entends les nuages
leurs chapelets de mots d’eau
culbutant la terre.
*
Si c’est le vent ou
le lointain bruit de la ville,
qui sait ? Cela chante.
Au creux du jardin
parsemé de feuilles mortes
une rose fraîche.
*
Le vent vient et vaque
où les seuls bras nus qu’il reste
sont ceux des statues.
*
Le cuivre verdit
La verdure devient rouge
autour des sculptures
Tempête d’automne
En plein milieu de la nuit
Les vieux os tremblent
*
Les morts qui reposent
au cimetière trempé
écoutent la pluie
*
Vivante je dors
dans les entrailles du vent
et je me réveille.
Le vent léger bruisse,
la pluie glisse sur les plumes,
boucle les cheveux
*
Les feuilles descendent,
les pages des livres tournent,
tout se déshabille
*
Dans l’ombre l’esprit
projeté par la fenêtre
fait lever le corps.
Femme nue au lit.
Jupe rose sur la chaise.
Le sommeil attend.
*
Bien après minuit,
la peau douce des bouleaux,
blanche sous la lune.
*
La chouette respire.
Son plumage sous la brise.
Ses petits poumons.
Très tôt le soir tombe.
Passants enveloppés d’ombre
allant vers la nuit.
*
Dans la nuit précoce
la lumière des bars sort
les gens de leur veste
*
À l’heure d’hiver
des glaçons trinquent à la mort
dans l’or de l’alcool.
Des draps sur un fil
près de la forêt en feu
abandonnés claquent
*
Au bois des chevreuils
aux couleurs de feuilles mortes
s’assemblent invisibles.
*
Passage de l’ours
entre les arbres griffés
bientôt la tanière.