La voie érotique du Tantra, par Ajit Mookerjee et Madhu Khanna

« Lorsque vous vous asseyez en lotus, le pied gauche repose sur la cuisse droite, et le pied droit repose sur la cuisse gauche. Lorsque nous croisons les jambes de cette manière, nous avons bien une jambe droite et une jambe gauche, mais elles font maintenant un. » Shunryu Suzuki, Esprit zen esprit neuf

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Deux nouvelles petites toiles (10x10cm) réalisées après les 4 de la note précédente

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Dans la continuité de la note précédente, voici un passage de La voie du Tantra, par Ajit Mookerjee et Madhu Khanna, sur l’unification de l’esprit et du corps, du féminin et du masculin, par le rituel tantrique et yogique.

« Le tantra asana est un moyen de transcender la condition humaine ; grâce à lui, l’énergie sexuelle physique de l’homme et de la femme peut être transformée en un maximum de puissance par l’intégration totale des forces polaires opposées. À travers les pratiques méditatives programmées des asanas sexo-yogiques, Kundalini, l’énergie psychique latente du corps humain, est éveillée et conduite du muladhara chakra au centre cervical, sahasrara, où elle s’unit à la conscience cosmique. Les tantrikas croient en effet qu’en manipulant l’énergie inhérente à la sexualité physique, il est possible de trouver le moyen de s’élever jusqu’au plan spirituel, où se réalise la pure joie (ananda) dans l’union transcendantale. Il s’agit d’expérimenter et de savourer la puissance de la sexualité en vue d’un retour pleinement conscient à l’état primordial d’unité.

(…) Si la sexualité est spiritualisée, revivifiée, sublimée et considérée comme une modalité acceptable dans le domaine des pratiques rituelles, cela est dû, jusqu’à un certain point, aux recherche pratiques des tantrikas. L’attitude sexuelle d’un tantrika pratiquant est inconditionnelle : la sexualité n’est considérée ni dans un contexte moral, ascétique ou inhibiteur, ni sous l’angle de l’indulgence et du laisser-aller. L’asana rituel est dépourvu d’émotions et de pulsions sentimentales. Il est soutenu par la possibilité technique d’utiliser la sexualité comme un moyen de réalisation. La sexualité n’est ni immorale ni morale, elle est amorale. Le tantrika se distingue des puritains en ce qu’il considère le mépris des facteurs psycho-physiologiques qui sont à la racine de nos instincts comme une cause du maintien dans l’esclavage.La libération procède d’un changement de perspective, et l’aube de la réalisation ne peut poindre que si le corps physique est transcendé par l’usage qu’on en fait dans la quête de la transformation. Le corps est un simple instrument, un yantra, et aucun code moral, aucune éthique sociale ne peuvent le maintenir prisonnier. Il est considéré comme divin en soi, comme une énergie vitale capable d’agir formidablement sur la condition mentale, qui réagit à son tour sur le plan spirituel.

(…) Tous les phénomènes sexuels de la nature sont conçus en vue de produire un résultat, le mélange des codes génétiques de deux individus de la même espèce. L’irradiation et la fulguration de la sexualité humaine dont nous faisons l’expérience, étreinte, caresses, baisers, érection, pénétration, copulation, orgasme, tout cela produit un seul dessein : la mise en scène d’un drame cellulaire, l’odyssée du sperme à travers les tunnels et les portes de l’appareil génital féminin, sa quête de l’œuf primordial et enfin l’union d’un spermatozoïde avec l’ovule.

Ce qui est dit du désir d’union au niveau biologique est applicable à l’ensemble du système cosmique. La totalité du drame universel se répète dans le corps humain. Selon le tantra, l’individuel et l’universel sont construits sur le même plan.. La joie intense dérivée de la gratification sexuelle ne varie que par le degré, selon qu’elle est dissipée dans la forme physique ou bien subtilement activée dans un dessein spirituel. (…) Ainsi le rituel de l’union demeure-t-il une expérience ressentie, de nature dionysiaque plutôt qu’apollinienne ou analytique. »

Vient ensuite la description détaillée du rituel, préparation des corps, de l’environnement, purification, contrôle de la respiration et des émissions séminales masculines et féminines, culte des corps, récitation de mantras au cours desquels les pratiquants sont divinisés, attouchements, coït (soit l’homme sur la femme, soit la femme sur l’homme). « Le nom de Bhagamalini est porteur d’une suggestion érotique, à cause du jeu de mots sur bhaga, qui signifie à la fois organe féminin et puissance divine, aussi est-il souvent cité au cours du rituel. »

Il y a une profonde cohérence dans mon travail intellectuel et spirituel, depuis le tout début. Et je continue dans ma voie. Ainsi que le dit Shunryu Suzuki : « Au Japon, nous avons l’expression shoshin, qui signifie « esprit de débutant ». Le but de la pratique est de garder toujours notre esprit de débutant. »

 

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Acrylique sur toile 20×20 cm, réalisée hier

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L’unicité et la variété, par Shunryu Suzuki

"Écritures secrètes". Quatre petites toiles (10x10cm chacune) que j'ai repeintes ces jours-ci

« Écritures secrètes ». Quatre petites toiles (10x10cm chacune) que j’ai repeintes ces jours-ci

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« L’unicité est excellente, mais la variété aussi est merveille. Les gens ignorent la variété et donnent la primauté à l’existence unique et absolue, mais c’est une conception partiale. Cette conception creuse une brèche entre la variété et l’unicité. Or l’unicité et la variété sont une même chose ; aussi devrait-on apprécier l’unicité dans chaque existence phénoménale. Voilà pourquoi nous insistons sur la vie quotidienne plutôt que sur un état d’esprit particulier. Trouvons la réalité en chaque moment et en chaque phénomène. »

Shunryu Suzuki, Esprit zen esprit neuf

 

parole du jour 1-minLotus ces jours-ci au Jardin des Plantes, photo Alina Reyes

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Manifestants et Bhagavad-Gita

Après avoir commencé ma distribution quotidienne de mon livre Voyage dans la ville (le livre et moi sommes les pèlerins qu’il annonce) et emprunté à la bibliothèque Buffon un livre sur le yoga et aussi la Bhagavad-Gita en traduction dans un petit livre préfacé intitulé Bhagavad-Gita, L’essence du Yoga, j’ai croisé par hasard, boulevard de l’Hôpital, quelques dizaines de Gilets jaunes en manifestation pacifique, encadrés d’autant de policiers à moto, en camions et à pied, lourdement armés – le pouvoir en place a peur.

 

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J’ai remonté le boulevard jusqu’à la place d’Italie pour aller rendre dans une autre bibliothèque Le manuscrit trouvé à Saragosse, dont il me reste une autre édition empruntée à la maison, dont je parlerai d’ici la fin de l’été en même temps que des Sept piliers de la sagesse, incha’Allah.

Avenue des Gobelins, j’ai fait cette photo d’une installation du mouvement Extinction Rebellion :

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Je suis remontée sur le boulevard Blanqui, puis je suis redescendue m’asseoir au square René Le Gall, où j’ai commencé à lire les livres que je venais d’emprunter.

Voici un passage de la Bhagavad-Gita, traduit par Aurélien Clause et Claire Mallet de la traduction anglaise de Stephen Mitchell :

« Dans les trois Mondes, Arjuna,
Il n’est rien que je doive atteindre,
Il n’est rien que je doive faire ;
Pourtant, j’entreprends et j’agis.

Car si je devais m’abstenir
De mon infatigable action,
Les hommes suivraient mon exemple
Et n’agiraient plus, Arjuna.

Ces mondes iraient à la ruine
Si je cessais d’agir ; les êtres
Seraient broyés par le chaos ;
L’humanité serait détruite.

Le sot s’accroche à ses actions,
Soucieux d’en recueillir les fruits ;
Le sage agit sans s’attacher,
Pour le bien-être universel. »

Chant III, « Le yoga de l’action »

27-7-19 3-minHier à Paris 5e et 13e, photos Alina Reyes

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Yoga de la dame à la licorne, trésor pour le monde

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Quarante minutes de yoga chaque jour au lever, et les muscles, les articulations, la colonne vertébrale s’assouplissent et se renforcent. Ajoutez à cela au moins une heure de marche quotidienne à la fois vive et attentive et vous êtes parfaitement bien et vivants dans votre corps et dans votre esprit. Ce ne sont évidemment pas les seules façons de demeurer dans le bien-être, mais le bien-être requiert le corps et l’esprit. J’ai passé une très grande partie de ma vie en contemplation, je continue. Et je sais qu’il n’y a pas de contemplation spirituelle sans contemplation physique. Pas d’esprit sans corps, pas de pensée sans usage des sens. La qualité de la pensée, sa profondeur, sont en rapport direct avec la qualité de l’usage que nous faisons de nos sens.

Les tapisseries des cinq sens de la Dame à la licorne constituent en quelque sorte cinq asanas, cinq postures de yoga. L’ensemble constitue un kriya, comme on dit au kundalini yoga. Quant à la sixième, j’ai finalement trouvé une autre interprétation à son geste avec les bijoux. On dit généralement qu’elle va s’en parer, ou bien au contraire qu’elle est en train de s’en dépouiller. Selon ce que je comprends maintenant, elle pourrait, après avoir savamment usé de ses cinq sens, être en train d’accoucher de ces pierreries. De faire naître d’elle un trésor.

Sa servante, part d’elle-même au service du monde et sage-femme en même temps, le recueille. Le monde ouvrira le coffre au trésor quand il y sera prêt.

 

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Enki Bilal gare de Lyon en 30 images (et réflexion sur la vie et la mort)

 

J’ai découvert par hasard hier une magnifique exposition d’une trentaine d’œuvres d’Enki Bilal gare de Lyon. Je les ai toutes admirées et photographiées. Les gens passent devant sans les voir – alors que beaucoup, sur injonction publicitaire, sont prêts à payer cher et à faire la queue pendant des heures pour aller voir telle ou telle « expo » dans tel ou tel musée. Ainsi beaucoup de gens passent-ils aussi à côté de la vie, ce qui éclate au grand jour dans leur peur de la mort, comme on le voit ces jours-ci à propos de Vincent Lambert avec les religieux et autres insatisfaits qui se voient au miroir de cet homme incapacité et lui refusent le droit de mourir parce qu’ils ne se sont pas accordé le droit de vivre pleinement. Les gens qui préfèrent les positions sociales à la vie sont comme ceux qui obéissent à l’injonction d’aller voir ceci ou cela et sont incapables de voir ce qui est autour d’eux, au quotidien. Ce n’est pas pour rien que le verbe connaître dans la Bible signifie avoir des relations charnelles avec quelqu’un. Celui qui n’a pas de relations charnelles avec quelqu’un (sexuelles pour les rapports amoureux, ou d’autres formes de présence réelle, de contact, pour les autres formes de rapports) ne le connaît pas ; et s’il croit le connaître quand même, il se trompe énormément, tout le temps, profondément. Ainsi en va-t-il du macronisme, qui comme toute idéologie est une espèce de masturbation mentale stérile, passant à côté de la vérité sans la voir, sans la connaître, en se trompant constamment sur elle. Les politiques de la mort mentale et physique s’emploient à détruire la vie, et la mort naturelle qui en fait partie. Ce monde d’enfants gâtés est un monde de peureux, accrochés à la vie minimum comme aux jupes de leur mère, jusqu’à l’indignité. Enki Bilal est de ceux qui sauvent l’honneur en célébrant la beauté, l’amour, la vie entière sans peur et sans reproche.

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Enki Bilal à la gare de Lyon hier, photos Alina Reyes

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