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Le texte original est ici, d’après un message vidéo.
Le Grand Mufti d’Égypte, le Dr Ali Gomaa, a envoyé ses vœux sincères au monde musulman, et plus largment au monde entier, alors qu’arrive l’occasion bénie de l’anniversaire du Prophète Mohammed, le 12 du mois de Rabi’ al-Awwal, 24 janvier.
Il a souligné que les célébrations de la naissance du noble Prophète ne devraient pas être limitées au monde musulman, la naissance du Prophète Mohammed étant une miséricorde pour tous les mondes, ainsi que Dieu l’a spécifié dans le Coran.
Dans sa déclaration, le Sheik Ali a exposé que la naissance des prophètes au cours de l’histoire était une ocasion de célébration. La première célébration commença au Paradis avec la création du Prophète Adam, devant qui Dieu demanda aux anges de se prosterner, eu égard à l’honneur dû au vicaire de Dieu sur terre. Dans le Coran Dieu a commémoré la naissance du Prophète Moïse, et sa naissance fut un événement remarquable, qui marqua l’histoire comme une borne sur la route. Sa noble naissance établit une distinction claire entre le vrai et le faux, entre l’adoration d’Un Seigneur et la tyrannie sur terre.
Nous déplaçant le long de l’histoire, nous voyons que le Coran accorde une grande attention à la naissance du Prophète Jésus, la paix accompagnant sa miraculeuse naissance. Finalement la venue au monde du Prophète Mohammed s’est accompagnée de la miséricorde, comme il est clairement spécifié dans le Coran.
Le Sheik Ali a terminé sa déclaration en redisant que la naissance des prophètes constitue des jours mémorables, qui valent d’être célébrés car ils sont des jours de joie et de rappel de la grâce de Dieu sur l’humanité, qui la délivre des ténèbres de l’incrédulité pour les lumières de la foi.
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Par ailleurs, le Sheik a écrit un texte pour justifier le fait de célébrer – avec mesure – la naissance du Prophète. Voici la traduction que j’ai pu faire (de l’anglais) de la première partie de ce texte.
La naissance du Messager de Dieu fut une effusion de Miséricorde Divine au point de vue de l’histoire humaine. Le Coran décrit la présence du Prophète comme une « miséricorde pour l’humanité ». Cette miséricorde ne se limite pas au fait qu’elle inclut le développement personnel, l’auto-purification, la connaissance, la guidance dans le droit chemin, et qu’elle offre aux gens une heureuse vie spirituelle et matérielle. Cette miséricorde n’est pas non plus limitée à une situation historique spécifique ; mieux, elle s’étend à travers la totalité de l’histoire. « Et de ce message, Dieu fera bénéficier d’autres parmi ceux qui ne les ont pas encore rejoints. Il est le Puissant, le Sage. » [Coran 62,3]
Célébrer la naissance du Messager de Dieu fait partie des meilleures actions et des meilleures façons de s’approcher de Dieu, car c’est une expression de bonheur et d’amour pour le Prophète, et l’amour pour le Prophète est l’un des fondamentaux de la foi. Il est rapporté qu’il a dit, dans un hâdîth rigoureusement authentique, « Par Celui dans les mains de qui est mon âme, nul d’entre vous ne possède vraiment la foi tant qu’il ne m’aime pas plus que ses parents et ses enfants. » Il a dit aussi : « Nul d’entre vous ne croit vraiment tant que je ne lui suis pas plus cher que ses parents, ses enfants, et tout le monde. »
Ibn Rajab a écrit :
« L’amour pour le Prophète est l’un des fondamentaux de la foi, et équivaut à aimer Dieu, car les deux sont liés. Dieu a aussi mis en garde ceux qui placent trop haut l’amour de toute autre chose qu’il est naturel d’aimer, comme la parenté, la richesse et la patrie, en disant : « Dis : «Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos conjoints, vos proches, les biens que vous avez acquis, le commerce dont vous redoutez le déclin, les demeures où vous vous prélassez, vous sont plus chers que Dieu, Son Prophète et la lutte pour Sa Cause, alors attendez que vienne s’instaurer l’Ordre du Seigneur ! Car Dieu ne guide pas les gens pervers.» [9,24] Et quand Omar a dit au Prophète « tu m’es plus cher que tout, à part moi-même », le Prophète lui a répondu : « Omar, jusqu’à ce que je te sois plus cher que toi-même, aussi. » Omar dit alors : « Par Dieu, tu m’es plus cher que moi-même. » Et le Prophète : « Maintenant tu y es, Omar. »
Fêter la naissance du Prophète est une façon de le célébrer, et c’est un acte parfaitement conforme à la Sharia un acte dont vous pouvez être sûr qu’il ne vous fait pas tomber dans l’erreur. Dieu a fait connaître au monde le rang de Son Prophète, comme Il a fait connaître à tout l’existant son nom, sa mission prophétique, son rang spirituel, et sa place avec Lui. Par conséquent l’univers est en constant bonheur et en absolue félicité, de par la lumière de Dieu, Son secours, Sa preuve, et Sa bénédiction sur le monde.
Nos pieux ancêtres, depuis les quatrième et cinquième siècles islamiques, ont célébré la naissance de notre bien-aimé en animant la veille de sa naissance par divers actes pieux tels que nourrir les pauvres, réciter le Coran, faire des invocations, chanter des odes religieuses, spécialement des odes à sa louange. ceci a été documenté par de nombreux historiens, tels que Al-Hafidh ibn Jawzi, Hafidh ibn Kathir, Hafidh ibn Dahiyya al-Andalusi, Hafidh ibn Hajar, et le dernier des huffaz [ceux qui ont mémorisé tout le Coran] l’imam Al-Suyuti, que Dieu les bénisse tous.
Bien des savants et juristes ont composé des traités pour décrire le caractère religieux de la célébration de la naissance du Prophète et discuter les preuves textuelles à ce sujet, de telle manière que tout homme intelligent et sain d’esprit ne peut nier ce à quoi nos pieux prédecesseurs ont pris part. Ibn al-Hajj, dans son livre al-Madkhal, a énuméré le caractère unique de cette célébration, et de plus il a mentionné que cela donnerait joie au cœur de tout croyant qui le lirait, surtout sachant que Ibn al-Hajj a écrit ce livre dans le but de critiquer l’innovation répréhensible, qui n’a nul fondement dans la Sharia.
L’iman Jalal al-Din al-Syuti a écrit dans son livre Husn al-Maqsid fi ‘Amal al-Mawlid, après avoir été interrogé sur la règle de célébrer la naissance du Prophère durant le mois de Rabi al-Awwal :
Ma réponse est que la base de la célébration de la naissance du Prophète, ce sont les gens qui se réunissent, récitent le Coran, et récitent de solides traditions, à partir des versets coraniques, sur les débuts du Prophète et ce qui advint à sa naissance. Ensuite ils mangent la nourriture qui a été préparée, et quand ils ont fini, ils partent sans rien faire d’autre. Il s’agit d’une innovation louable, dont celui qui la pratique est récompensé, car c’est une façon de magnifier le rang du Prophète, et d’exprimer notre bonheur et notre joie à sa noble naissance.
À ceux qui disent « nous n’avons pas connaissance d’une base de cet acte dans le Coran ou la Sunna », Al-Suyuti a aussi répondu que « le manque de connaissance de quelque chose ne signifie pas sa non-existence. » Al-Suyuti va plus loin : il souligne l’opinion d’Ibn Hajar, qui a trouvé une base à cela dans la Sunna, tandis que lui-même, Al-Suyuti trouve une autre base à cela dans la Sunna, tout en mettant en évidence que les innovations répréhensibles sont celles qui ne peuvent pas être placées sous des preuves juridiques, et ne sont donc pas louables.
La suite peut être lue en anglais ici.