Faussaires ordinaires

Dans le hall de la fac où nous pique-niquions, mes jeunes collègues professeures parlaient des divers manquements de la société à l’égalité hommes-femmes. L’une citait Le deuxième sexe, elles connaissaient leur sujet. Cela s’est gâté quand la lectrice de Simone de Beauvoir s’est mise à critiquer les hommes qui vous font remarquer qu’ils ont investi beaucoup d’argent pour vous dans un voyage alors que vous avez payé vous-même votre billet d’avion et partagé le prix de la chambre d’hôtel. Certes c’est lui qui a payé seul tous les restos, mais enfin, vous étiez là. Sous-entendu, votre présence se paie. Voulant me convaincre peut-être que j’avais mal sous-entendu, ou lui donner l’occasion de revenir sur ce qu’elle avait dit, j’ai raconté combien j’avais été choquée de découvrir que certaines de mes élèves, au cours d’un travail d’écriture sur les rapports amoureux, avaient mentionné qu’une femme devait se préoccuper de choisir, entre plusieurs prétendants, celui qui était le plus à même de lui offrir une vie confortable. J’ai ajouté que j’avais plus tard demandé à l’ensemble de la classe si une telle préoccupation était toujours d’actualité, et que la plupart des élèves s’étaient alors exclamés que non, que les femmes étaient aujourd’hui émancipées. Mais telle ne fut pas la réaction de mes jeunes collègues, hélas. D’abord il y eut un silence gêné, puis l’une dit que lorsqu’on n’avait qu’un salaire de prof débutante, par exemple, il fallait bien avoir cette préoccupation d’un homme qui puisse assurer un meilleur train de vie. J’étais tellement sidérée que j’ai seulement dit : mais on peut faire avec ce qu’on a, tout simplement ! J’ai pensé à ajouter : et nos collègues hommes, avec le même salaire, se préoccupent-ils de trouver une femme qui puisse leur payer des extras ? Mais elles avaient bien vite changé de conversation, pour ne surtout pas voir leur prostitution de jeunes bourgeoises bien élevées.

Vraiment, ça m’a rendue triste. Et ce ne sont pas les cours à l’Espé qui pouvaient me consoler. J’ai l’impression que ma façon de voir les choses, la pédagogie, vient d’une autre planète, et qu’il est impossible de la faire comprendre. Donc je me tais. Parfois je dis quand même quelque chose, quand j’entends des choses décidément trop fausses, trop nuisibles. Quand on nous a présenté comme admirable une séance où la prof faisait faire à ses élèves une transposition, à l’aide d’un tableau d’équivalences, d’un texte en cinéma. Non comme le ferait un vrai réalisateur, avec le génie propre du cinéma, mais à la lettre, comme si un texte n’était que du cinéma écrit – c’est d’ailleurs bien presque uniquement ce que l’édition nous vend maintenant. Quand on nous a montré le sujet de français du brevet 2017, à partir d’un extrait de Giono : « Pensez-vous comme Jean Giono que la ville soit un lieu hostile ? », alors que le texte ne présentait pas du tout la ville comme un lieu hostile. Je l’ai fait remarquer, ce n’est pas l’adjectif qui convient. Les autres et la formatrice en ont convenu, mais personne ne l’avait remarqué, à commencer parmi l’armée de professionnels qui prépare les sujets. Ainsi donc on a demandé à des élèves – à tous les jeunes Français de quinze ans – de justifier une affirmation fausse. J’ai fait remarquer aussi l’ambiguïté de l’intitulé du sujet du bac : « Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ? », pouvant induire chez les élèves une confusion que nous devons leur apprendre à ne pas faire entre personnage de roman et personne réelle. Un personnage ne se construit pas lui-même, c’est l’auteur qui le construit ; et il n’a pas de rapport à la réalité, seul l’auteur du personnage en a un. Nous sommes des spécialistes de la littérature, comment pouvons-nous laisser passer de telles aberrations ou de telles approximations ?

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Discrimination parmi les enseignant.e.s dans l’Éducation Nationale ?

Je suis assez sidérée de la violente discrimination dont je fais l’objet de la part de mes deux tutrices, celle du lycée (qui a finalement démissionné) et celle de l’Espé, l’organisme de formation des nouveaux profs. La première m’avait demandé ce que je venais faire dans l’Éducation nationale, la deuxième m’écrit qu’elle se demande ce que je viens faire dans l’enseignement. Comme si je n’étais pas en train d’enseigner, de travailler d’arrache-pied pour essayer de transmettre au mieux ma discipline (cela dit alors que je viens encore de passer ma matinée à corriger des copies, et que ce n’est pas fini ; puis que je vais me remettre jusqu’à dimanche à la préparation de mes cours). Ces personnes semblent avoir le sentiment que l’Éducation nationale leur appartient, et elles me traitent en intruse parce que j’ai un regard critique et une autre expérience que la leur.

Outre ce réflexe d’exclusion, leur explication sur leur questionnement à mon égard est tristement révélateur de ce qu’elles pensent sans le savoir de leur métier. La première m’a dit ne pas comprendre pourquoi j’étais venue m’enfermer dans l’Éducation nationale. La deuxième a comparé ma démarche à celle d’Annie Ernaux qui s’était placée dans un centre commercial pour en tirer un livre. Une prison, un centre commercial. C’est donc ainsi que les profs considèrent leur cadre de travail ? Cela coïncide assez bien avec la mise en œuvre que j’ai constatée d’une fermeture de l’intelligence, et aussi de la réponse que m’avait fièrement faite la tutrice de l’Espé à ma question sur cette fermeture : « nous formons les gens dont le monde a besoin ».

Les élèves – et les professeurs – méritent mieux. Ce n’est pas au monde de commander la formation des humains dont il a besoin, c’est à la formation de rendre les humains aptes à faire et refaire librement le monde.

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Enseigner

 tiktoy*

Demain une formatrice académique vient juger de mon travail en classe. Je n’ai rien prévu de spécial pour cette visite, je me tiendrai à ce que j’avais prévu depuis longtemps, même si cela peut décevoir son attente. Ma tutrice du lycée m’avait dit on pourra en parler, préparer ensemble. Mais préparer quoi ? Tout ce qui compte à leurs yeux c’est de suivre une pédagogie bien reconnaissable. Le sens de ce que nous avons à enseigner est complètement oublié. Je suis allée voir dans deux de ses cours ma tutrice du lycée : en prof expérimentée, elle « gère » très bien la classe et le cours, tout s’enchaîne comme à l’usine. Mais selon moi être expérimenté n’est pas tant une affaire de gestion qu’une question d’intelligence, de sensibilité, de profondeur, face aux textes comme face à l’humanité des élèves. Lorsque, par exemple, une élève remarque que dans Première neige de Maupassant, qu’ils sont en train d’étudier, il y a un manque d’amour dans le couple, sans discuter elle lui réplique que non, ce n’est pas ça, l’amour ne manque pas – alors que le texte dit que la femme manifestait plus d’affection aux chiens de la maison qu’à son mari, puis qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfants, puis qu’ils faisaient chambre à part. La lecture s’en tient à des considérations formelles sur le texte (sur la place qu’il accorde aux différentes saisons) et pour ce qui est du sens, sur l’égoïsme du mari qui ne veut pas acheter de calorifère et le caprice de la femme qui tombe malade pour être enfin prise en compte. Rien ou à peu près rien sur la critique sociale, et absolument rien sur la dimension philosophique de l’ennui ni sur la métaphysique de la mort qui vient compenser le manque d’amour et de vie. Voilà un cours avec des élèves calmes et disciplinés, pour ne pas dire infantilisés et mécanisés voire éteints, et des enchaînements impeccables, qui aurait été fort bien vu de toute inspection officielle. Or est-ce enseigner la littérature, que de se borner à y faire lire ce qui pourrait aussi bien s’y dire dans un bavardage ou un commérage ? Je donne cet exemple non contre ma tutrice, sympathique comme les autres par ailleurs, mais contre toute la pédagogie en cours, du moins pour ma discipline, la littérature, dans l’Éducation Nationale. Le problème étant aggravé du fait que la plupart des professeurs n’ont jamais quitté l’école, passant du statut d’écolier à celui de collégien, puis de lycéen, puis d’étudiant, puis d’enseignant (auquel on demande à l’Espé d’oublier son savoir universitaire), sans connaître d’autres possibilités, d’autres formes de penser – sauf exceptions, sans doute. De même lorsque je critique vivement la formation dispensée par l’Espé, je ne désire pas m’attaquer aux personnes chargées de cette formation, visiblement formatées et inconscientes de l’être, mais je m’emploie à dénoncer une situation néfaste pour le développement intellectuel des élèves. Une formation pour les enseignants, oui, mais alors, qu’elle ait vraiment du sens au lieu d’être le plus souvent un ramassis d’inutilité, et pire, de bêtise.

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keith haringstreet art Tiktoy et « à la Keith Haring », à Paris 5e hier, photos Alina Reyes

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Troubles Spécifiques du Langage. En effet. Et images du jour

Quatre heures de cours sur les TSLA. Je n’ai jamais entendu autant de sigles et d’acronymes que depuis que je suis entrée à l’Éducation Nationale. Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages. La personne chargée du cours, docteure en psychologie, enseignante chercheuse, nous a appris en passant que Jules Verne, Einstein, Mozart, Picasso, entre autres, étaient sans doute dyslexiques – qu’en outre Picasso avait un problème psychiatrique, et qu’Einstein était certainement autiste Asperger. Comme elle nous disait aussi que nos élèves dyslexiques seraient incapables d’apprendre si nous ne pratiquions pas une pédagogie adaptée à leur handicap, je lui ai demandé comment ces gens avaient pu créer des œuvres intellectuelles dont nous étions très incapables, sans avoir bénéficié d’une pédagogie particulière. Ma question est restée sans réponse. J’avais une autre question, que je n’ai pas posée : qui est sain d’esprit ? Ceux qui savent faire fonctionner leur intelligence de façon aussi géniale, ou ceux qui, comme cette enseignante bien intentionnée, truffent leur discours de fautes de syntaxes énormes, multiples et constamment répétées (« ce que j’ai besoin », « des connexions qu’il n’a pas besoin », « les sons qu’il n’a pas besoin », etc.,  « une subtilité où t’es passé à côté », « un domaine peu zexploré », « ils ont une incapacité à s’adapter la personne en face de lui » (faute déclinée à maintes reprises), « des choses qui ne sont pas importants », « des radicals », « le résultat sera pas bonne », « c’est des élèves où il faut favoriser le calcul mental », etc., sans parler des fautes d’orthographe dans ses diaporamas)  ?

À part ça, mes images du jour, toujours depuis le RER, à l’aller et au retour :

 tour eiffel

vu... du rer

vu du reraujourd’hui entre Paris et une ville de banlieue,une ville de banlieue et Paris, photos Alina Reyes

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Progresser

street art en face de la librairie à Paris 5e, cette semaine, photo Alina Reyes

street art en face de la librairie à Paris 5e, cette semaine, photo Alina Reyes

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Encore un dimanche passé à corriger des copies, mais quel bonheur de constater, aux résultats, à quel point nous travaillons bien. La progression de tel ou tel peut me donner, de joie, les larmes aux yeux (et la démission passagère de tel ou tel autre m’attrister), mais ce qui touche aussi c’est la dynamique générale, les résultats obtenus par l’ensemble, spécialement en atelier.

Vendredi m’a été remise une fiche sur certaine élève qui aurait des difficultés particulières pour s’exprimer à l’écrit, soi-disant atteinte de dys- divers et variés, et qui demanderait donc un « plan d’accompagnement personnalisé ». Foutaise de la médicalisation à outrance du moindre problème de tel ou tel élève envoyé se faire dépister, et qu’il faudrait ensuite traiter spécialement (tout en s’occupant de classes de 35 ou 36 élèves aux niveaux très disparates). Cette élève est l’une de celles qui obtiennent les meilleurs résultats dans mon cours. Il faut croire que mon cours lui est donc tout à fait adapté, en conséquence je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter autrement que les autres. Les élèves connaissent le truc, l’un d’eux est venu me dire après la classe vendredi que s’il bavardait, c’est parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher, qu’il en était désolé mais que c’était malgré lui, sous-entendu un genre de handicap. Je lui ai répondu eh bien fais effort et tu y arriveras, il n’y a pas de déterminisme.

Un truc pire que la médicalisation de la pédagogie, c’est la culpabilisation (comme la pratique Macron pour tout le pays en insultant ses concitoyens). D’une part les profs sont implicitement culpabilisés des dysfonctionnements et des faiblesses de l’institution. D’autre part, ce qui est pire, on apprend aux profs à culpabiliser les élèves. Une formatrice de l’Espé nous a raconté la semaine dernière, toute fière, comment, un jour où elle avait écrit un titre au tableau avec une grosse faute, et l’y avait laissée une heure entière, étant prise d’un doute à la pause entre les deux heures de cours elle avait vérifié et constaté son erreur. Qu’a-t-elle alors fait ? Au lieu de corriger devant les élèves en s’excusant (cela peut arriver à tout le monde d’avoir un doute sur l’orthographe), elle les a culpabilisés en leur disant : c’est resté là une heure et vous ne l’avez même pas remarqué – comme si elle l’avait fait exprès pour les prendre en défaut. Dans mon lycée, ma tutrice m’a conseillé aussi d’interpeller le bavard depuis ma place afin de lui faire honte devant toute la classe plutôt que d’aller vers lui comme je le fais souvent. Autre exemple, le plus terrible : sur un site de pédagogie officielle, réservé aux profs, une prof présentée comme excellente pour sa gestion de classe explique tranquillement comment elle s’y prend pour obtenir le silence : quand quelqu’un bavarde ou s’agite, sans que les élèves s’en rendent compte elle s’arrange pour les mettre de son côté contre le bavard, afin qu’il se sente culpabilisé (c’est son mot) par tout le groupe. Voilà les méthodes ignobles qu’on nous donne en exemple. Comment veut-on éduquer ainsi des gens à la citoyenneté, au respect de l’autre ? C’est du microfascisme, mais tellement répété cela finit par faire énorme.

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Discipline ou soumission ? Méfaits d’un défaut de pensée

derrière la vitrece matin à l’Espé pendant la pause, photo Alina Reyes

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J’ai entendu aujourd’hui l’une de mes collègues néoprof de lettres dire qu’elle ne corrigeait pas les fautes dans les copies car cela pouvait être stigmatisant. Personnellement je corrige en vert plutôt qu’en rouge, je corrige positivement, mais je corrige. Nul apprentissage ne peut se faire sans corrections. Je lis ce soir dans un article de pédagogie officielle que l’autorité à l’ancienne, qui imposait que les élèves soient calmes en classe, était une soumission de l’élève. C’est confondre discipline et soumission. Nous ne circulons pas à rollers dans les couloirs des hôpitaux, nous ne prenons pas de force leur place aux passagers du métro quand il est plein, nous ne vendangeons pas dans les vignes du voisin – ou bien c’est que nous sommes des brutes stupides et néfastes. Nous nous disciplinons, tout simplement pour pouvoir survivre, comme espèce et comme individus. Le résultat de cette pédagogie c’est qu’on fait porter la responsabilité de l’agitation des classes aux professeurs, à commencer par les professeurs débutants – c’est tellement plus commode de les accuser de ne pas savoir s’y prendre. Et ceux qui obtiennent le calme peuvent le faire par des moyens psychologiques ou des méthodes beaucoup plus retors ou plus dommageables à la liberté intellectuelle que la règle. Une règle n’est pas une domination, c’est un contrat. En refusant de l’établir on rend tout le monde malheureux, profs culpabilisés comme élèves abandonnés à leur turbulence dont on les rend aussi responsables alors que c’est à l’institution de bien se tenir, de faire en sorte que ses classes se tiennent bien parce qu’elle en aura décidé, légiféré ainsi. J’ai entendu aussi l’une des formatrices de l’Espé, elle-même professeure en collège, dire, parlant de notre travail, « 70% de nos cours sont inutiles ». Eh bien, c’est tout simplement inacceptable.

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L’Espé du temps perdu. Et la banlieue vue du RER

Que de tactiques, de techniques, de technologie, pour éviter, en cours de lettres, la littérature. C’est cela qu’on apprend aux enseignants : comment se prémunir de la littérature, et comment empêcher les élèves d’y accéder. Nul complot, et pas plus de conscience de se livrer à cette bataille acharnée contre la discipline qu’on est censé enseigner. Seulement elle fait peur, la littérature. Alors on s’arme, on s’armure, on se carapaçonne contre elle. On se persuade que c’est une question de genres et de registres, de procédés stylistiques, on s’en fourre plein le crâne et on en fourre plein le crâne des élèves, quoique tous les grands auteurs aient toujours lutté contre cet encagement de leurs œuvres. Et comme ça ne suffit pas, on invente des trucs pédagogiques à n’en plus finir, et tiens, les écrans c’est si efficace pour lui faire écran, allons-y des powerpoint et compagnie, et puis avec l’internet c’est si pratique de la fuir, en projetant aux murs toutes sortes de trucs, et même, comme aujourd’hui, en apprenant à se servir des pads, etherpads et autres machins pour chatter et faire chatter les élèves, en plus pendant qu’ils sont là comme sur les réseaux sociaux ils se tiennent plus tranquilles paraît-il… et on n’étudie, ne pratique, ne fait toujours pas de littérature, la littérature n’est qu’un prétexte à gloser et bavarder, absurdement, sans le moindre sens, sans la moindre chance de faire sens ni mémorable. Alors qu’il suffit d’un peu d’humanité, de crayon et de papier, pour rendre les élèves heureux, les faire progresser et leur ouvrir des horizons insoupçonnés. C’est trop simple, sans doute. Aussi simple que d’être nu dans un jardin enchanté. Une chose très compliquée pour les gens couverts d’armures superposées qui ont fini par leur coller à la peau.

La littérature m’a épargné une heure de cours ce matin : comme je lisais, et comme le train n’annonçait pas les arrêts, je ne me suis pas rendue compte que je n’étais pas sur la bonne ligne. Je me suis retrouvée dans une espèce de campagne, d’où j’ai attendu sans déplaisir le train dans l’autre sens pour revenir vers le bon embranchement et reprendre la ligne qu’il fallait. En chemin j’ai pris ces photos de la banlieue.

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la banlieue vue du rer 11

la banlieue vue du rer 12

et ce soir, au retour, j’ai juste eu le temps de saisir une montgolfière, derrière une tourmontgolfiere

aujourd’hui depuis le RER, photos Alina Reyes

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