*
Je suis allée hier chercher dans une bibliothèque l’excellente édition, que je ne connaissais pas, des Histoires, Essais et Poèmes de Poe dans La pochothèque du Livre de Poche. Voici un passage de la très belle présentation par Jean-Pierre Naugrette du si énigmatique Arthur Gordon Pym – réflexion directement en relation avec le sujet de ma thèse, « Poétique du trait » :
« … remarquons que le même mot anglais, figure, est utilisé pour désigner à la fois le dessin des grottes et la « figure » blanche et voilée sur laquelle s’achève le récit. Il y a bien là, pour reprendre les termes de Ricardou, un « Voyage au bout de la page », c’est-à-dire une quête en abyme de l’écriture, du dessin, de la gravure inscrits contre et sur ce « vide papier que la blancheur défend » dont parle Mallarmé dans « Brise marine ». Dans cette perspective, Pym et ses compagnons seraient à la recherche de l’écriture, à la fois dans l’eau des ruisseaux, dans le labyrinthe, les hiéroglyphes des cavernes, et « cette figure humaine » qui pourrait être le spectre même de l’écrivain. Pym, faux personnage vrai, s’arrêterait au moment où il rencontrerait la figure voilée de Poe, l’auteur même qui l’a enfanté au bout de ces neuf mois : figure ambiguë, à la fois homme et femme, aussi hermaphrodite que le brick-goélette inconnu. »
Mes autres notes sur ce roman, à suivre : En lisant Arthur Gordon Pym
Pour d’autres notes sur Poe, dont des traductions et des vidéos : mot-clé Edgar Poe (à suivre) ; associé au thème de ma thèse, voir aussi Écriture et dessin
*