Walt Whitman à Camden en 1891
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L’efflux de l’âme est bonheur, ici est le bonheur,
Je crois qu’il imprègne l’air, en attente toujours,
Maintenant il coule en nous, bien chargés.
Ici s’élève le fluide et attachant caractère,
Le fluide et attachant caractère, fraîcheur et douceur de l’homme et de la femme,
(Les herbes du matin ne poussent pas plus fraîches ni plus douces chaque jour de leurs racines qu’il ne pousse continuellement, frais et doux, de lui-même.)
Vers le fluide et attachant caractère exsude la sueur de l’amour des jeunes et des vieux,
De lui tombe, distillé, le charme qui se moque de la beauté et de la réussite,
Vers lui se soulève le frémissant, languissant désir de contact.