J’ai créé une nouvelle catégorie où rassembler mes traductions, et j’y ajoute ces quelques vers qui font la mélancolie bien rêveuse, bien douce et bien prête à s’effacer devant la force de la vie.
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Nu le miroir regarde
en lui la solitude,
un ciel blanc et immense
scintillant dans le nul.
C’est le plafond. L’ennui
de mon enfance.
Oui, là dans l’argent lisse
est la main séculaire
d’Abel petit enfant.
Pier Paolo Pasolini, Le miroir
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Que fais-tu, lune, dans le ciel ? Dis, que fais-tu,
Silencieuse lune ?
Tu te lèves le soir, tu vas,
Contemplant les déserts ; puis tu te couches.
N’as-tu pas encore ton compte,
À reparcourir les sempiternels chemins ?
Tu n’en as pas assez, encore tu désires
Contempler ces vallées ?
Semblable à ta vie,
La vie du berger.
Il se lève dans l’aube première,
Mène le troupeau plus avant dans le champ, et voit
Des troupeaux, des fontaines et des herbes ;
Puis fatigué se repose vers le soir :
Jamais il n’a un autre espoir.
Dis-moi, lune : à quoi sert
Au berger sa vie,
Votre vie à vous ? Dis, vers où tend
Ma brève errance, vers où
Ta course immortelle ?
Giacomo Leopardi, début du Chant nocturne d’un berger errant d’Asie
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Voilà, je suis ici, j’écoute,
je laisse le temps qui fuit
me courir après, je sais que de moi
– à la fin – ne restera qu’un signe
discret, lointain. Il suffira.
Roberto Veracini, passage de Comme un vertige
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