Traduction d’un appel paru aujourd’hui sur Globalia Magazine :
Après la violence meurtrière de juin 2012 dans l’Arakan, la situation en terme de droits humains des Rohingyas a dégénéré en histoire de « morts et mourants ». Des expéditions génocidaires et d’extermination sont menées contre eux jour après jour. Viols, meurtres, arrestations arbitraires, pillages, extorsions, atrocités criminelles, faim et maladies persistent et s’étendent. Leurs villages brûlés et dépeuplés sont peuplés par des colons bouddhistes chaleureusement invités de l’intérieur du pays [Birmanie] et du Bangladesh. Tels sont les principaux « facteurs d’incitation » qui poussent les Rohingyas à migrer vers les pays voisins, ce dont le gouvernement birman et le Parti de Développement des Nationalités Rakhine (RNDP), avec le Dr Aye, sont pleinement responsables.
La plupart des Rohingyas, y compris les quelque 140 000 déplacés pendant le carnage, n’ont rien à manger et nulle part où aller, et sont en train de mourir de faim, de malnutrition et de maladies. Les aides humanitaires pour les camps et les zones de Rohingyas déplacés ont été systématiquement bloquées par l’administration locale dominée par le RNDP, avec des bandes organisées de bouddhistes rakhines et les forces de sécurité. Fait quasiment sans précédent, quelque 50 bassins d’eau potable des villages rohingyas ont été empoisonnés par les bouddhistes rakhine et les forces de sécurité.
Les enfants rohingyas ne disposent d’aucune école ni madrassa pour leur éducation, dans les villages et les camps de déplacés. La plupart des mosquées restent fermées, et les prières funéraires pour les personnes décédées sont interdites sans paiement. Des villageois et des Maulvis (religieux) ont été torturés pour avoir exécuté des services funéraires. À Shweza, village de Maungdaw, l’officier de renseignements Nasaka Aug Naing, avant-poste n°14 section 6, extorque entre 10 000 et 25 000 kyats pour chaque enterrement.
Les forces de sécurité Nasaka mènent des enquêtes sporadiques pour forcer les villageois rohingyas à écrire, contre leur volonté, qu’ils sont de race « Bengali » au lieu de « Rohingya ». Certains ont été arrêtés ou torturés pour s’être opposés à cette dictée ; d’autres se sont enfuis.
Depuis juin 2012, environ 13 000 Rohingyas ont fait de périlleux voyages vers la Malaisie, et plus de 500 boat people ont disparu ou se sont noyés après le naufrage de plusieurs bateaux ; d’autres ont fini en prison ou en détention dans les pays de la région. Au cours de ces dernières semaines, les forces de sécurité thaïlandaises ont secouru 773 Rohingyas assiégés dans la province de Songkhla, tandis qu’un autre groupe de 73 rescapés rohingyas se retrouve sous la menace d’un renvoi en Birmanie, où ils sont affrontés à la persécution. Les boat people tombent souvent aux mains de trafiquants d’êtres humains, qui les vendent comme esclaves pour 60 à 70 000 bhats (1975 à 2304 $) par personne, en particulier à l’industrie de la pêche.
Les tragédies des Rohingyas et le désastre des boat people ont échappé à tout contrôle, causant un grave problème régional, et en perspective international. Fondamentalement, le problème rohingya doit être résolu en Birmanie, mais il n’y a aucun changement d’attitude du gouvernement hybride, civil-militaire, envers eux. En l’absence d’une protection nationale, la responsabilité de leur protection revient à la communauté internationale.
Par conséquent, nous demandons aux Nations-Unies et à ses membres du Conseil de sécurité d’envoyer des forces de paix de l’ONU dans l’Arakan pour protéger les Rohingyas sans défense ; et de constituer une commission de l’ONU chargée d’enquêter sur les crimes internationaux commis contre les Rohingyas, et d’amener leurs auteurs devant la justice.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Nurul Islam: + 44 07947854652 Aman Ullah + 880 1558486910 Email: [email protected] www.rohingya.org