Misérables et bienheureux

La campagne de Macron, c’était des salles pleines de public coaché par téléphone pour faire le show ; et ça annonçait bien le faux de son quinquennat-spectacle. Si Zemmour était élu, ce qui n’arrivera pas, son entrée en campagne par un clip pillard augurerait une présidence semblable à celle de tant de dictateurs pilleurs de leur pays.

Que sont les virilistes enflés comme des allumettes consumées, les immigrés ou fils d’immigrés anti-immigrés, les basanés anti-non-blancs, les non-chrétiens anti-non-chrétiens, sinon des hommes hantés par la détestation de ce qu’ils sont ?

Beigbeder, Tesson, Houellebecq, sortent un livre de piliers de bar réacs, dit la journaliste de L’Obs, pour chanter le catholicisme. Quand catholique rime avec alcoolique, le catholicisme a du mal à bander. Je pense surtout à la fin d’Illusions perdues, où Rubempré (personnage dans lequel Zemmour, autre chantre du catholicisme, a déclaré se reconnaître), vend son âme à un curé maléfique. (Cela dans le roman, non dans le film qui inverse complètement le sens du roman de Balzac avec une fin grossièrement christique – mais ces sortes de trahison font partie du même misérable esprit du temps).

Sur une place tranquille, un homme à bonnet de rasta et à accent d’ailleurs m’interpelle à distance respectueuse pour me dire que mon bonnet est beau et qu’il me va très bien. Je lui renvoie le compliment, il s’incline légèrement, la main sur le cœur, je fais de même, chacun poursuit son chemin, sourire aux lèvres. He made my day. Être heureux de soi, être heureux d’autrui.
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