Haïkus de Saikaku et du y

Saikaku est un romancier japonais qui a peint les mœurs et la sexualité de son temps au XVIIe siècle. Mais avant cela, il fut un poète de génie, réputé pour avoir composé des milliers de haïkaïs et haïkus, dont il a fait évoluer le genre. On trouve plusieurs de ses nouvelles et romans en traduction française, mais je ne trouve aucun de ses poèmes. Éditeurs, traducteurs, faites-nous la grâce de nous en donner ! Nous avons soif de poésie.

J’ai seulement trouvé, sur un site anglophone consacré aux poètes de haïkus, un haïku de lui traduit en anglais, avec deux variantes (ici). Il s’agit du poème qu’il aurait dit pour commencer ou terminer la journée de mai 1677 au cours de laquelle, d’un matin à l’autre, lors d’une sorte de performance, il est réputé avoir créé 23 000 haïkaï. À partir des deux versions en anglais et des bouts de texte en japonais passés aux différents outils de traduction en ligne, j’ai réalisé une traduction en français de ce haïku inaugural ou final. La voici :

 

Tirés par myriades

d’un souffle ininterrompu

les haïkus fusent, fusent.

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Puis j’ai écrit moi-même une nouvelle série de trois haïkus :

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J’y suis, oui. J’y suis.

Ici tout va si vite, vite.

Mon souffle est lent, long.

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Le ciel bleu subtil,

le rouge vif au balcon,

mon corps accoudé.

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Oiseau invisible,

son chant fait courir dans l’air

les frissons d’un vol.

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