Leonard de Vinci, la Vierge aux rochers (mon commentaire ici)
« Qu’on imagine un peu nos respectables ancêtres, hier encore tendres pucellettes, dans les poses les plus lascives, le jupon à terre et simulant l’acte sexuel sur des chevaux de pierre ! Les inquisiteurs eux-mêmes n’ont pas signalé ces parties de cheval érotique qu’ils auraient eu la délicieuse idée de faire présider par le Grand Bouc en personne. Dans toutes les coutumes que nous venons de relever et même lors des rituels exigeant la nudité de la femme et pratiqués dans le plus grand secret, la copulation n’est pas simulée et nous pensons qu’il en était ainsi aux époques les plus reculées de l’histoire de la Gaule et encore au Moyen Âge. Dans tous ces rituels, il y a simplement friction du ventre contre la pierre, c’est-à-dire tentative de faire pénétrer dans le ventre de la femme les âmes contenues dans les pierres. Or, le fait que ce soit le ventre et non les parties génitales qui sont mises en contact avec la pierre, laisse plutôt supposer que la pratique remonte à une époque très reculée, époque où le rôle de l’accouplement dans la procréation était encore ignoré. Les premières femmes qui pratiquèrent ces rituels n’avaient donc aucune raison de simuler l’acte sexuel avec la pierre dans la mesure où elles n’avaient pas encore établi de rapport entre l’acte sexuel et la procréation. Nous pouvons croire que ces pratiques remontent à une époque où les femmes se croyaient fécondées par les esprits des eaux, des arbres ou des pierres. En se frottant contre la pierre, elles tentent de faire entrer en elles, dans leur ventre, les esprits fécondants qui sont contenus dans la pierre et rien de plus. Cette assertion valide sans aucun doute l’ancienneté de ces pratiques qui remontent à la préhistoire. »
Xavier Yvanoff, Mythes sur l’origine de l’homme