La dernière fois que nous étions en Espagne, j’avais inventé cette formule que nous répétions en riant pour caractériser une certaine âme espagnole : « me gustan la muerte y los calamares ». Un nihilisme solaire dépassant l’ordinaire morbidité catholique, dont la foi est dévoyée en vision de l’existence comme porte-croix, par le vieux fonds païen sacrificiel injecté dans la figure du Crucifié, toujours à recrucifier, en soi et en autrui, et accompagnée de rites aussi barbares que baroques. Cependant ce nihilisme était en quelque sorte un nihilisme de jeunesse de l’humanité, par comparaison à celui qui s’exprime aujourd’hui, notamment à travers le travail de Castellucci, celui qui faisait jeter de la merde sur le visage du Christ, et qui met en scène aujourd’hui un Sacre du Printemps complètement machinisé et déshumanisé. Inutile de dire que cela plaît beaucoup. Une grande partie des intellectuels de ce temps et ce monde ayant une faim de mort insatiable, et souhaitant faire entrer dans cette goule toute l’humanité. Eh bien, ceux qui les suivent y entreront avec eux.
Je propose, pour ma part, la voie de la vie, de la légèreté et de la joie, plus fortes que tout.
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