La mort, doxa de ces temps

Netanyahu continue à appeler les juifs d’Europe à aller s’installer en Israël. Comme si la situation était plus sûre là-bas, dans un pays dont il a largement contribué et dont il contribue largement à faire une bombe à retardement. S’il veut la sécurité pour les juifs, qu’il commence par s’en occuper chez lui. Cela ira mieux ensuite pour les juifs d’ailleurs aussi.

Inna Shevchenko faisait partie des intervenants de la rencontre sur la liberté d’expression à Copenhague. Tiens donc. La présence de la Femen issue des mouvements néo-nazis ukrainiens, et le fait qu’elle soit interviewée pour témoigner sur la fusillade par Elle, le magazine qui fit scandale il y a quelques semaines en promouvant l’image et la parole d’une autre Ukrainienne, ouvertement néo-nazie, ne gâchent-ils pas un peu le tableau de la réunion ?

Comme toujours, certains morts comptent moins que d’autres pour les médias et pour l’opinion publique. Les actes antisémites et les actes islamophobes ne trouvent pas le même écho, y compris quand ils font des morts – et des morts musulmans, il y en a eu plusieurs ces dernières semaines, en Allemagne, en France, aux États-Unis. Mais les morts qui comptent encore moins, ce sont les mortes. Pas un jour ne passe sans apercevoir au détour de la rubrique faits divers l’assassinat ou le viol d’une femme. Dans la quasi-indifférence générale. Tant la doxa de ces temps est que les êtres humains sont faits pour la mort, et pour la mort sans raison.

*

alinareyes