Djami et Schiller, cités par Salah Stétié

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« La substance unique considérée comme absolue et dépourvue de tout phénomène, de toutes limitations et de toute multiplicité, c’est là le réel – al-Haqq. Par ailleurs, considéré sous son aspect de multiplicité et de pluralité, sous lequel Il se manifeste lorsqu’Il est revêtu des phénomènes, Il est l’univers créé tout entier. C’est pourquoi l’univers est l’expression extérieure visible du Réel, et le Réel est la réalité intérieure et invisible de l’univers. L’univers avant d’être manifesté à la vue extérieure était identique au Réel ; et le Réel, après cette manifestation, est identique à l’univers. » Djami, Tuhfat al-Ibrâr

« Il faut tout l’esprit pour voir clair, la vérité habite les profondeurs. » Schiller

Tous deux cités par Salah Stétié dans son livre Le vin mystique et autres lieux spirituels

tagcet après-midi à Paris 5e, photos Alina Reyes

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Après la manif -du 28 juin 2016 contre la loi travail

Ne souhaitant pas me soumettre aux deux à trois fouilles désormais obligatoires pour pouvoir intégrer la manif, cette fois je ne suis allée photographier que ses restes

manif 28 juinmanifestation nassée, toutes les voies d’accès en étant entièrement ferméesmanif 28 juin 12

manif 28 juin 2Sur le boulevard de l’Hôpital encore désert, avant sa réouverture à la circulation, des tags du jourbd de l'hopital

manif 28 juin 4La police violente les manifestants mais protège les vitrines publicitaires

manif 28 juin 5manif 28 juin 6manif 28 juin 7 manif 28 juin 8 Des dizaines de camions de CRS stationnés commencent à repartirmanif 28 juin 9 le canon à eau est encore là, à l’arrivée place d’Italie, les gendarmes aussimanif 28 juin 10puis c’est le début du démontage des barrières manif 28 juin 11

photos Alina Reyes

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Virgile, la descente aux Enfers, et Goin, l’État matraquant la liberté

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voir l’article sur la fresque de Goin à Grenoble dans Rue 89

à lire aussi l’article de Raphaël Georgy dans la Gazette Debout sur Sébastien, fondateur de la commission SDF Nomades à Nuit Debout, lui-même sans abri matraqué lâchement et salement blessé par la police

À noter que Dis, dans le poème ci-dessous, est une autre appellation de Pluton, dieu des Enfers dont le nom signifie « riche ». L’enfer c’est l’État quand il est au service de la ploutocratie

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Dieux, souverains des âmes, Ombres silencieuses,

Chaos et Phlégéthon, lieux muets étendus dans la nuit,

puissé-je  dire ce que j’ai entendu, révéler, avec votre accord,

les secrets enfouis dans les sombres  profondeurs de la terre.

Ils allaient, ombres obscures dans la solitude de la nuit,

à travers les demeures vides de Dis et son royaume inconsistant :

ainsi va-t-on dans les bois, à la lueur ingrate d’une lune incertaine,

quand Jupiter dans l’ombre  a enfoui les cieux dans l’ombre,

et quand la nuit noire a enlevé aux choses leur couleur.

 

Devant le vestibule même, tout à l’entrée d’Orcus,

les Pleurs et les Soucis vengeurs ont posé leurs couches ;

les pâles Maladies et la triste Vieillesse y habitent,

la Crainte, et la Faim, mauvaise conseillère, et la honteuse Indigence,

figures effrayantes à voir, et le Trépas et la Peine ;

puis la Torpeur, soeur du Trépas, et les Joies malsaines de l’esprit,

ainsi que, sur le seuil en face, la Guerre porteuse de mort,

et les chambres bardées de fer des Euménides, et la Discorde insensée,

avec sa chevelure vipérine entrelacée de bandelettes ensanglantées.

Au centre d’une cour, étendant ses rameaux et ses bras chargés d’ans,

se dresse un orme touffu, immense : selon la légende, les Songes vains

y ont leur siège et  restent collés sous chacune des feuilles.

En outre apparaissent aussi une foule variée de bêtes monstrueuses :

Centaures ayant leur étable à l’entrée, Scylla à double forme,

et Briarée aux cent bras et la bête de Lerne,

à l’horrible sifflement, et Chimère tout armée de flammes,

Gorgones et Harpyes, et la forme d’une ombre à trois corps.

Ici, tout tremblant d’une crainte soudaine, Énée saisit son épée,

la dégaine et la pointe vers ceux qui arrivent

et, si sa docte compagne ne l’avertissait que ce ne sont là

que vies ténues voltigeant sans corps sous l’image d’une forme vide,

il se ruerait et de son arme pourfendrait en vain les ombres.

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Virgile, L’Énéide, Livre VI, traduction de Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet