Le Douanier Rousseau, Le rêve
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J’ai ouvert les yeux ce matin en me répétant mentalement, ravie, le premier vers des Bucoliques de Virgile, remonté de mon adolescence pendant la nuit : Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi… Nous sommes soucieux des affaires du monde, mais cela n’empêche pas la poésie de continuer à œuvrer en nous, voilà comment j’interprète ce rêve débordé dans le réveil. Du coup, j’ai traduit ainsi ces premiers vers du poème :
Tityre, allongé sous l’ample couvert d’un hêtre,
Tu mûris à la flûte une muse sylvestre ;
Nous, nous abandonnons frontières et doux champs,
Quittons la patrie ; toi, à l’ombre lentement,
Tu fais sonner aux bois la belle Amaryllis.
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(Traduction révisée le 19-7-2021. Pour lire davantage de cette églogue, et des suivantes : mes traductions de Virgile
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Le texte en latin :
Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi,
Silvestrem tenui musam meditaris avena ;
Nos patriae fines et dulcia linquimus arva ;
Nos patriam fugimus ; tu, Tityre, lentus in umbra,
Formosam resonare dotes Amaryllida silvas.
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