Petites pensées sur le Coronavirus

ce soir à mon bureau, photo Alina Reyes

roi et mage, ce soir à mon bureau, photo Alina Reyes

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Les rassemblements, c’est festin pour les virus. Manquerait plus que quelque invité des Césars ait le Coronavirus et le refile à l’assemblée pailletée. Polanski a bien fait de rester chez lui, à son âge ça ne pardonne pas.

Je remarque que quasiment personne ne dit Covid-19, le nom qu’on a donné à la maladie, mais que quasiment tout le monde continue à parler du Coronavirus. Le mot n’est pas si simple à prononcer mais il est plus humain que l’autre nom de science-fiction. Et puis corona, couronne, c’est joli. Il y en a peut-être qui pensent plutôt à la bière – celle qui se boit, pas celle où on enterre, du moins je l’espère.

Que peut-il bien y avoir dans la tête d’un virus ? Dans celle du Coronavirus ? Un virus a son intelligence et il sait s’en servir pour bien se débrouiller dans la vie. Celui-ci a l’élégance de plutôt épargner les jeunes personnes, contrairement aux polanskis et autres matzneffs. Il y a deux ans, j’avais tiré une leçon politique des virus. Et maintenant c’est un virus qui prend le commandement de la politique.

Le Coronavirus c’est un peu comme, dans la Bible, Dieu qui se manifeste dans un léger souffle, alors qu’on l’attendait dans quelque énorme catastrophe naturelle. L’un n’empêche pas l’autre, évidemment. Mais le virus, avec ou sans couronne, montre clairement à quel point tous les rois et les césars du monde sont petits, bien plus que lui.

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alinareyes