Se déboulonner

"Clock", acrylique sur bout de carton récupéré 27×20 cm (j’ai réalisé cette peinture ces jours-ci pour utiliser mes fonds de palette en peignant d’autres tableaux)

« Clock », acrylique sur bout de carton récupéré 27×20 cm (j’ai réalisé cette peinture ces jours-ci pour utiliser mes fonds de palette en peignant d’autres tableaux)

Ceux qui s’indignent vivement d’un déboulonnage ou éventuel déboulonnage de quelques statues et n’ont pas un mot pour les humains tués ou mutilés par la police : voilà ce qu’est l’idolâtrie. Un aveuglement. On ne voit pas l’être humain, on voit l’idée qu’on se fait du monde. Et à cette idée on veut plier l’humain, l’obliger à plier devant les statues de pierre et surtout les statues sociales, les statuts sociaux devant lesquels deviennent invisibles les personnes racisées, les femmes, les personnes en situation de faiblesse.
Déboulonner, voilà pourtant un bon mot pour libérer une société de ses systèmes infernaux. Il suffit parfois qu’un seul boulon saute pour que la machine devienne inutilisable. Chacune, chacun peut l’être, boulon qui saute.

alinareyes