Journal, image et poème du jour

photo O&A

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J’ai écrit les huit premiers vers dans ma tête cette nuit dans mon lit, puis dans mon cahier ce matin après le yoga, puis la suite d’un jet. Un peu plus tard je me suis mise à peindre, O a fait la photo mais il n’y avait pas assez de lumière alors comme j’aimais bien la composition je l’ai retravaillée sur l’ordi, j’aime bien ce mélange de noir et blanc et de couleur. Dans la nuit j’ai aussi réfléchi à ce que je pourrais faire comme street art (autre chose que mes post-it), je finirai peut-être par m’y mettre.
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Y aurait-il des rois du monde,
Qu’est-ce que j’en aurais à faire ?
Je laisse aux esclaves dans l’âme
Le besoin d’être couronnés
Par ce trop bas monde, leur maître.
Ils ont pour voies les caniveaux
Moi je préfère les vrais veaux.
Je règne ailleurs, parmi les fleurs.
Je pose mes mots en abeille
Dans les calices, dans les ruches
Je suis l’ouvrière et la reine
C’est moi qui fais le bleu du ciel
Je cligne de mes milliards d’yeux
Voyez mes pupilles la nuit
Là-haut dans l’univers qui pulse
Aussi dans votre jugulaire.
Je pique, je brûle, je suis.
Qui ne me connaît pas ignore
Le miel que je mielle et produis.
Ignorants sont les rois du monde.
Auraient-ils pour moi en réserve
Un sceptre, qu’en aurais-je à faire ?
Sinon leur en faire goûter
Comme d’un poignard, ô mon dard !
J’entends leurs oreilles qui sifflent
Le grand rien. Ce n’est pas le mien.
Mon cœur est toutes les saisons.
Mille voyages, une maison.
Je suis pleine à ne pas craquer,
Grande âme infinitésimale.
Léchez mes pattes de mielleuse,
Lettres nées par et pour l’amour.

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alinareyes