Rêve de sang, Iliade de Brunet, Dies irae

Rêvé cette nuit qu’en voyage avec O, sur la route, je me rendais compte que j’avais de nouveau mes règles. J’admirais ce sang d’un splendide rouge brillant, clair et dense, qui signifiait que je pouvais de nouveau avoir des enfants. Je pense que je vais pouvoir prochainement enfin réécrire des romans, qui seront de très beaux enfants.

Je suis partie à la bibliothèque Buffon, en marchant vite pour compenser le fait que je ne peux pas aller courir au jardin à cause de mon rhume des foins, et en faisant un détour pour éviter le plus possible de longer le jardin (où je suis allée l’autre jour, ce qui m’a valu des heures d’éternuements et autres joyeusetés). J’y suis allée pour emprunter l’Iliade de Philippe Brunet, dont je n’avais vu jusque là que quelques vers en ligne. Eh bien, sa traduction chante à merveille. Et j’ai vu que j’avais, sans le savoir comme lui, choisi ire comme premier mot du deuxième vers – je l’ai choisi pour l’avoir utilisé aussi dans l’Odyssée et parce qu’il évoque bien, en tout cas pour moi qui ai chanté pas mal de Dies irae, le caractère divin de la colère en question.

Ma traduction (ici dans son premier jet, depuis lors un peu corrigé) chante bien aussi, différemment. La sienne est accentuée proche du grec, la mienne est du français qui sonne, plus brutalement souvent. J’ai commencé le deuxième chant. Je suis extrêmement heureuse. Je songe soudain que les Dies irae sont toujours très exaltants.

alinareyes