Tout de suite à cette entrée de l’hôpital Cochin, un bâtiment sur lequel est écrit « Chambre mortuaire ».
Plus loin, dans l’une des chambres doubles d’un autre bâtiment, sur l’un des lits un vieil homme très maigre, raide, bouche ouverte, aussi immobile qu’un mort quoique encore vivant.
Près de l’autre lit, un jeune homme torse nu, athlétique, en pleine splendeur malgré le pansement qui lui barre l’épaule, sortant juste de la salle de réveil après une opération réparant une blessure de sport, va et vient, frais et vigoureux comme un lion en pleine forme.
Ce qui importe c’est de vivre, tant qu’on est vivant. Disant cela j’enfonce une porte ouverte, mais ce sont justement les portes par lesquelles il faut passer. Aux morts conviennent les portes fermées, et laisser derrière elles les morts, sans chercher à passer par elles, est ce qui convient aux vivants. Chaque porte fermée que nous essayons d’ouvrir nous ôte de la vie. La seule porte qui vaille, oui, elle est ouverte, et il ne tient qu’à nous de la franchir, jour après jour.
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