« De la parole, de celle qui est toujours, les hommes s’avèrent inintelligents, avant comme après l’avoir entendue. Car de tout ce qui advient selon cette parole, ils semblent sans expérience, quand ils s’essaient tant à des dires qu’à des actes tels que moi je les explicite, distinguant chacun selon sa nature et exposant ce qu’il en est. Mais les autres hommes ignorent ce qu’ils font quand ils sont à l’état de veille, comme ils oublient tout ce qu’ils font en dormant. »
Héraclite, De la nature, I, rapporté par Sextus Empiricus (dans ma traduction)
Les verbes lanthano et epilanthano, ici respectivement employés dans les sens d’ignorer et d’oublier, pourraient se retrouver dans le mot aletheia, « vérité » : le a- privatif indiquant que l’a-letheia, la vérité, serait non-ignorance, non-oubli, dé-voilement. La parole qui est toujours est la parole vraie.
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