La crue de la Seine à Paris en 24 images

J’ai pris ces images cet après-midi au Musée de sculptures en plein air, transformé en musée de sculptures en pleine eau, et le long des quais en allant vers le pont de Tournelle. Les gens qui habitent sur les péniches doivent prendre des barques pour rejoindre les quais, qu’ils enjambent non sans difficulté. Un lecteur lit tranquille face à l’eau, des gens jouent à faire des ricochets, un grand costaud sympathique me dit « allez, on va se baigner ? », les bateaux sont à l’arrêt, les manèges sont noyés mais les enfants contents, les canards se réjouissent, de grands oiseaux se reposent, paisibles, à l’écart des hommes.

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reflet,et en rentrant, un reflet dans une vitre de la fac

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J’avais photographié la crue au même endroit le 4 juin 2016. L’eau était encore plus haute. Mais ces jours-ci elle n’a pas fini de monter, j’y retournerai peut-être samedi ou dimanche voir où elle en est.

Photos Alina Reyes

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Poétique de la prose, par Kenneth White et Saint-John Perse

les-affinites-extremes-21841-264-432« J’en arrive à la question de l’expression, à la poétique même, aux formes et aux forces de ce que j’aimerais appeler la « grande prose ».

Apollinaire demandait qu’on lui pardonne de ne plus connaître l’ancien jeu du vers. Quand Cendrars compose ce qui constitue sans doute le poème-manifeste du XXe siècle, il l’intitule La Prose du transsibérien. Depuis Baudelaire et Rimbaud, une poésie qui se débarrasse de la Poésie redécouvre le prosaïque, et plus précisément ce que Merleau-Ponty, dans la lignée de la phénoménologie, appelle « la prose du monde ».

Perse se situe, et puissamment, dans cette mouvance. « Je t’ai pesé, poète, et t’ai trouvé de peu de poids. » Dans l’œuvre de Perse, le poète « sort de ses chambres millénaires », laisse aux « hommes de talent » le « jeu des clavecins » et, reprenant le « rôle premier du chaman », « monte aux remparts », en compagnie du vent. Il s’agit de retrouver l’équivalent des « grands ouvrages de l’esprit », de ces « grands textes épars où fume l’indicible » : « Les grands livres pénétrés de la pensée du vent, où sont-ils donc ? »

Cela est magnifiquement dit. Mais c’est encore une question. Afin de pénétrer dans le grand champ, au-delà des questions, il faut entrer dans tout un processus dont la première phase est un élagage. »

(…)

« Pour atteindre un tel langage, pour écrire, sous l’inspiration de la pluie, ou de la neige, ou du vent, un poème du monde fait de terre et de rien, il faudrait entrer « au frais commerce de l’embrun, là où le ciel mûrit son goût d’arum et de névé ». Pour trouver une parole « plus fraîche que l’eau vive », « brève comme éclat d’os », capable d’exprimer « le monde entier des choses », il faut vivre sur les « caps intimes de l’exil » : « Qu’un mouvement très fort nous porte à nos limites et au-delà de nos limites. » Ce qui est envisagé alors devient de plus en plus précis.  « Les écritures aussi évolueront. Lieu du propos : toutes grèves de ce monde », écrit Perse dans Vents. C’est là, dans cet espace éloigné, ce « lieu d’asile et d’ambre », ce lieu de pierre (« les grands tomes de basalte », « la mémoire brisée du quartz »), ces « rives futures » qui « embaument la pierre nue et le varech », parmi « l’orage magnétique », parmi « les blancheurs », qu’on a une chance de trouver « les écritures nouvelles encloses dans les grands schistes à venir », et de connaître « le point extrême », « l’instance extrême ».

Voilà le Perse le plus lointain, et celui qui m’est le plus proche. »

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« J’ai commencé ce texte par une évocation des Pyrénées, le terrain de formation de Perse, où j’ai moi-même longtemps vécu », conclut l’écossais Kenneth White dans l’un de ces essais rassemblés dans Les affinités extrêmes (éditions Albin Michel, 2009)

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Happy New Year from Edinburgh (and Nessie)

J’entends Éden dans le nom de cette ville, et c’est tout ce qu’on peut souhaiter aux personnes et à l’humanité. L’extrême beauté de la nature et de l’architecture s’y conjugue avec l’extrême gentillesse des gens, pleins d’esprit de fête et de bonne vie, de respect envers les un.e.s et les autres, de sens civique, de générosité.

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Plusieurs feux d’artifice ont été tirés dans la soirée, mais bien sûr le plus magnifique fut celui de minuit. Après lequel des gens dans la foule vous tendent la main pour vous souhaiter chaleureusement la bonne année, et se remettent à circuler sans que même les plus éméchés ne manifestent le moindre début d’agressivité ni de mauvaise humeur.

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C’est dans une ambiance bon enfant et pleine de joie, en dansant au rythme des bons groupes qui passent plusieurs fois par semaine dans ce pub (une ancienne église reconvertie) que nous avons commencé 2018. Puisse cette nouvelle année éclairer le cœur du monde en lui faisant former beaucoup de bons rêves, et réaliser beaucoup de bonnes œuvres.

 

nessie*

Edimbourg, toujours

Pubs, restaurants, cafés, plus accueillants les uns que les autres, et on ne se lasse pas d’arpenter la ville (voir notes précédentes)

edimbourgh 1Peu de street art, mais de temps en temps des choses originales.

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edimbourgh 3De belles alliances d’architectures modernes et anciennes.

edimbourgh 4Des rues médiévales.

edimbourgh 5,Le château vu à travers la meurtrière d’un mur de la rue The Vennel.

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edimbourgh 7La lune est là.

edimbourgh 8Flambeaux à la porte du château.

edimbourgh 9La lune est là aussi.

edimbourgh 10Musique un peu partout, la ville fête le passage à la nouvelle année.

edimbourgh 11Un premier feu d’artifice est tiré.

edimbourgh 12Au-dessus de la gare, un long escalier avec des marches de marbres tous différents.

Aujourd’hui à Edimbourgh, photos Alina Reyes

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Edimbourg : National Museum of Scotland ; Hogmanay aux flambeaux

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« Please touch ». Voilà une différence entre un pays comme l’Écosse (et d’autres) et la France. Ici il n’est pas sans cesse interdit. De marcher sur les pelouses. De toucher une météorite – au contraire, on vous prie de le faire. Voilà, on touche la terre et le ciel, en toute simplicité. C’est l’une des merveilles de ce merveilleux musée, tout à la fois de paléontologie, d’anthropologie, de zoologie, de sciences, d’histoire… Les collections y sont présentées de façon très attractive et accueillante, interactive, intelligente. L’entrée est gratuite et il contient assez de richesses pour y passer plusieurs journées entières.

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La famille de Stevenson, sur cinq générations, a construit des phares dans toute l’Écosse.

edinburgh 3Il n’y a plus qu’à glisser la tête dans le casque, vous voilà immortalisé, ou presque, en astronaute

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Dans la partie du musée consacrée à l’histoire de l’Écosse.

edinburgh 6On ignore le sens de ces gravures datant du 6e siècle

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Bond dans le temps : un morceau de l’accélérateur de particules du CERN

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Bonds dans l’espace et les civilisations aussi

En sortant, nous croisons un renard pas très en forme en pleine ville

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À la nuit tombée, le château est illuminé

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Puis c’est le défilé aux flambeaux traditionnel des festivités du jour de l’an (Hogmanay), comptant des dizaines de milliers de personnes. Les vikings ouvrent la marche :

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Puis viennent les cornemuses et les tambours, répartis à plusieurs endroits du défilé

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edimbourgh 2aujourd’hui à Edimbourgh, photos Alina Reyes

La soirée n’étant pas terminée…

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Edimbourg sous la neige et le long du canal

Elle est arrivée ce matin. Avant de fondre, elle a blanchi les toits, les trottoirs, les contreforts du château. Au long d’une longue balade le long du canal, nous avons vu la joie des enfants bâtissant des bonhommes de neige, jouant à la luge et aux batailles de boules de neige.

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Retour dans le centre ville : au musée des écrivains d’Édimbourg, un petit théâtre de l’Île au Trésor fait par des enfants – et j’ai vu les bottes de Stevenson, il avait de grands pieds !

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Plus tard, j’ai acheté pour moi un kilt tissé sur place.

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Puis ce fut l’heure de chercher un bon pub où se poser – et ils ne manquent pas

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aujourd’hui à Édimbourg, photos Alina Reyes

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Edimbourg de plage en pub

Après la montagne hier (le volcanique Arthur’s Seat), aujourd’hui, toujours à pied et toujours dans Édimbourg, balade sur la belle longue plage de sable et fin de journée tout aussi merveilleuse dans les canapés profonds du Royal Dick, pub de l’excellent lieu alternatif Sunner Hall, troisième plus grand Art center du Royaume Uni, où j’ai photographié aussi les fresques anti-Trump à la craie (pastels) (et où a été prise ma nouvelle photo de profil)

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edimbourgh 1en chemin, un loch…

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edimbourgh 13aujourd’hui à Edimbourgh, photos Alina Reyes

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