Ready for the country. Prêt·e·s pour la lecture ?

ready-minDemain à l’aube, nous partirons, à pied et sac au dos : car pour un billet de train à 30 euros il faut se lever très tôt, avant les premiers bus. Jusqu’à la gare, une première demi-heure de marche dans Paris pour entamer nos deux semaines de trek en Lozère, notamment sur le Causse Méjean, qu’on dit semblable à la Mongolie, et dans les gorges du Tarn. O et moi avons l’intention de bien marcher (une bonne centaine de kilomètres) mais aussi de bien prendre le temps de nous poser et de nous baigner dans la splendeur.

Nous avons préparé les sacs – c’est un art d’emporter le nécessaire et rien d’autre. Quand on voyage à pied, il faut voyager léger, c’est toujours assez lourd ! Une savonnette pour laver à la fois le corps, les cheveux et le linge suffira, mais nous emportons un carnet, un stylo, et nos liseuses.
Pour vos lectures, de vacances ou non, je vous repropose mes livres téléchargeables gratuitement ici :

Nus devant les fantômes, Franz Kafka et Milena Jesenska, mon roman-essai sur ce qu’ont traversé ces deux êtres broyés par l’histoire et courageux.

La Dameuse, mon microroman en trois v : viol, vengeance, vie… dans la nature et à la fin la Mongolie

La chute de la Maison Usher, la nouvelle fantastique d’Edgar Poe, dans ma traduction

Pendant ces deux semaines, vous pourrez sans doute me retrouver de temps en temps sur mon compte Instagram @alinareyes_authorandartist
À bientôt !

Autoportrait verso d’une yogini en pied(s)

autoportrait de dos 2-min

Après l’autoportrait de face l’autre jour, voici l’autoportrait de dos, toujours en pied, toujours photographié rapidement dans le miroir avant ma séance de yoga. En témoignage des bienfaits du yoga, qui même commencé tard (à la soixantaine pour moi, ainsi que je l’ai un peu mieux expliqué avec mon autoportrait de face), peut vous sculpter, vous assouplir, vous fortifier à merveille (dans le ressenti) le corps comme l’esprit.
Je n’ai pas fini de muscler mes jambes et mes fessiers : O et moi partons dans quelques jours pour notre trek en France, nous prévoyons de faire, sac au dos, une boucle de plus de cent kilomètres, et après ça, s’il nous reste du temps, une randonnée supplémentaire. Avec pas mal de dénivelés et beaucoup de beautés à contempler, les jours et les nuits quand nous bivouaquerons sous un ciel très pur.

autoportrait de dos 1-min

Ce matin à Paris, photos Alina Reyes

La grande vie

Hier soir nous sommes montés sur des toits pour regarder le feu d’artifice. Et aujourd’hui nous nous sommes occupés de consulter les cartes et de nous procurer le matériel nécessaire pour notre prochain départ en randonnées. Acheté des billets de train très bon marché, et, à petit prix aussi, de quoi bivouaquer. Je me sens extrêmement joyeuse et revigorée à la pensée de cette aventure, toute humble et dépouillée : là est justement le luxe, le vrai grand luxe selon mon goût : liberté, légèreté, comme aux jours de nos adolescences. Pas besoin d’argent pour de telles vacances, où se rendre vacant des contraintes et des pesanteurs ordinaires, des habitudes et du confort. Il y faut juste l’amour de la vie. Nous sommes nombreux à l’avoir, et c’est nous qui sauvons et sauverons le monde, rien qu’en vivant dans l’amour de la vie, l’amour d’autrui, l’amour de la beauté et de la liberté.

Des rêves, des oiseaux et des ouvriers

au Jardin des plantes ces jours-ci, photo Alina Reyes

au Jardin des plantes ces jours-ci, photo Alina Reyes

Beaucoup de rêves d’eaux et de traversées en ce moment. Avec des ciels couchants et levants. De l’amour et de l’esprit. D’excellents rêves, de ceux qui vous habitent ensuite au long des heures et des jours, dans la veille.

De ma fenêtre, je vois ce qui se passe avec les oiseaux dans la cour. Des palombes, des pies, des merles, des corneilles, des martinets, des mouettes. Pas tous là en même temps, mais parfois deux espèces en même temps, qui parfois se chamaillent. Comme chez les humains, il y a du bon temps et des drames dans leur vie. Je vois leurs histoires.

Dans la cour, il y a aussi des ouvriers qui font des travaux. J’en vois aussi dans bien d’autres endroits dans Paris. C’est le moment où les propriétaires ravalent les façades, entre autres. Les travaux sont durs et bruyants. On entend peu les travailleurs parler français, et ils ont tous la peau foncée ou très foncée. Les jours où je ne me réveille pas avant leur arrivée, ce sont eux qui me sortent de mes rêves. À moins qu’ils ne me les fassent faire, à arpenter ainsi leurs échafaudages, entre terre et ciel.

Autoportrait d’une yogini au sein nu

ce matin à 7 heures chez moi, photo Alina Reyes

ce matin à 7 heures chez moi, photo Alina Reyes

Je célèbre avec gratitude mes un an de yoga quotidien. Ce matin au lever, avant d’enfiler ma tenue pour ma séance, j’ai photographié rapidement mon corps dans le miroir. Mon corps de 64 ans, qui a enfanté quatre fois, qui a lutté contre deux cancers, supporté plusieurs opérations dont une mastectomie, mon corps toujours bienheureux en train d’être redessiné par le yoga. Avec mon sein tout nu, celui qui a été reconstruit joliment, dont la cicatrice est devenue presque invisible, et pour lequel j’ai choisi, plutôt que d’y faire maintenant ajouter un faux téton, d’y faire faire, dans quelques mois, un grand tatouage floral qui remontera jusqu’à l’épaule.

J’ai commencé le yoga par du kundalini en salle, fin septembre 2018. Une heure et demie par semaine, mais je n’y allais pas toujours. Deux semaines après ma dernière opération, début juillet 2019, je me suis mise au hatha yoga à la maison, en m’aidant de livres, revues, vidéos et cours en ligne. Je me suis essayée – et je continue à le faire – à différentes sortes de yoga, et sauf rares exceptions je n’ai jamais dérogé à ma pratique quotidienne, d’une bonne quarantaine de minutes en moyenne. Je m’en porte magnifiquement bien, de corps et d’esprit.

mes notes sur le kundalini yoga : ici
mes notes sur le yoga dans tous ses états :

18-7-2020 : j’ai fait aussi mon autoportrait de dos, il est

à la belle étoile

Work in progress (avec les restes de peinture, sur un calendrier de l'année dernière, d'une autre peinture en cours)

Work in progress (avec les restes de peinture, sur un calendrier de l’année dernière, d’une autre peinture en cours)

Il y a longtemps que je n’ai dormi à la belle étoile. J’y pense de temps en temps, avec nostalgie. Si bien que j’ai eu l’idée de le refaire, très bientôt. Nous projetons de partir avec petite tente et sac à dos, en camping sauvage chaque fois que possible, et dans les petits campings aux endroits où le camping sauvage est interdit. Quelles sensations plus fortes, quel plus grand luxe peut-on connaître que de vivre l’harmonie avec la nature, contempler la Voie Lactée, les constellations, les météores, écouter les bruits de la nuit, des animaux et oiseaux nocturnes, respirer l’air pur, se réveiller au matin dans la splendeur éclatante des paysages, dans leur senteur, leur lumière, aller se laver au torrent, reprendre le chemin… Éternelle jeunesse de la vie.

O déplace Madame Terre, Alina peint

Dans la chaleur, O est aujourd’hui parti en vélo avec Madame Terre à une trentaine de kilomètres de Paris, pour un endroit tout simple et tout noble, la croix qui fait souvenir du lieu où le sénéchal Pierre de Brézé est mort en 1465, lors de la bataille de Montlhéry. (Si vous n’êtes pas familier de Madame Terre, suivre le mot-clé). Voici ses images, suivies d’une photo qu’il a faite de moi il y a deux ou trois jours alors que je commençais à repeindre mon grand panneau autrefois intitulé « Apocalypse » et qui a déjà changé de nom – et je continue, tout en continuant à m’intéresser à la peinture préhistorique en écoutant cette conférence de Carole Fritz. Préhistoire et histoire continuent à cohabiter la Terre.
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