« Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants »

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dessin d’Arès

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300 000 bébés pourraient avoir été volés sous la dictature du général Francisco Franco (…) les autorités espagnoles ont pris des mesures pour faciliter les recherches des familles. Mais un obstacle se présente « lorsque les archives contenant les identités de mères et d’enfants sont des archives ecclésiastiques », déclare la lettre envoyée au pape… L’article entier dans l’Express. C’était en mai dernier, les archives ont-elles été ouvertes, ou préfère-t-on s’occuper de béatifier les franquistes, comme pour narguer leurs victimes ? Elles étaient bien chrétiennes aussi, pourtant, et leurs enfants, baptisés ?

Loli était à Peñagrande en 1982. Elle rapporte que pendant son séjour deux filles au moins se sont donné la mort. L’une d’elles se serait jetée du haut de l’escalier : “On disait qu’elle avait accouché la veille et qu’on lui avait retiré son enfant », affirme Loli. « Quand elle a appris que ses parents venaient la chercher pour rentrer chez eux, elle n’a pas supporté”. Elle se rappelle aussi de visites de couples à la garderie du centre : “Tous les berceaux étaient alignés. Nous savions toutes qu’ils étaient venus choisir l’enfant qu’ils allaient emporter, comme au marché”. Quelques jours plus tard, un enfant manquait, et la mère aussi, évidemment. L’article entier dans Courrier International

Tout ceci rappelle désagréablement l’affaire des bébés volés sous la dictature argentine et le déni du cardinal Bergoglio, aujourd’hui pape, face aux Grands-Mères de la place de Mai qui affirment l’avoir mis au courant dès 1977. Loin de se soucier d’éclaircir toutes ces affaires de vols d’enfants dans lesquelles l’Église est tellement impliquée, le pape parle de « la femme » (comme si les femmes constituaient une espèce à part) : Le pape a diagnostiqué « deux dangers » qui « mortifient » la femme et sa vocation : d’une part, « réduire la maternité à un rôle social, à un devoir, qui même noble, met de côté la femme avec ses potentialités, et ne la valorise pas dans la construction de la communauté ». D’autre part, « promouvoir une sorte d’émancipation qui, pour occuper les espaces accaparés par les hommes, abandonne la féminité avec les traits qui la caractérisent ».(Zenit). Comme les Roms ont vocation à retourner chez eux, les femmes, c’est bien connu, ont vocation à être mères. Mais pas à protester quand on leur vole leurs enfants.