Avant le déluge, la pluie : pas de justice sans vérité

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14 h. J’ajoute à cette note de ce matin sur la justice ce communiqué de Médiapart : « URGENT. Deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner ce matin, à 11h10, les locaux de Mediapart dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de M.Benalla suite à nos révélations de la semaine dernière. »

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10 h.

Le mot vérité (ÊMeT) est formé d’initiales (notarikon) ; Ê pour êmet (vérité), M pour méérets (de la terre) et T pour tasmiah (poussera) ce qui signifie : » La vérité germera de la terre » Le Zohar

Frédéric Lordon écrit dans une tribune du Monde diplomatique intitulée « Le complotiste de l’Élysée » : « Prenons les choses autrement. Hegel écrit quelque part que l’Histoire se trouve toujours les individus particuliers capables d’accomplir sa nécessité. C’est peut-être sous cet angle qu’il faut envisager le cas Macron. Comme une bénédiction imprévue. Peut-être fallait-il l’extrémité d’un grand malade, produit ultime d’une séquence de l’histoire pour en finir avec cette séquence de l’histoire. » À part le mot bénédiction, c’est exactement ce que je pense.

Pendant que Monsieur frappe le peuple et fait couler son sang, Madame, à grands frais, défigure la magnificente salle des fêtes rouge de l’Élysée en lui infligeant une moquette couleur béton et des murs dépouillés assortis, façon banque ou parking souterrain. Cinquante nuances de gris, une affaire sadienne au Palais transformé en Bastille dont les résidents se sont eux-mêmes embastillés. Christophe Dettinger est toujours en prison, Benalla court toujours : police partout, justice nulle part. Allons, la révolution advient, avec la vérité qui pousse de la terre.

« Et il y eut la pluie » et seulement ensuite « et ce fut le déluge ». Le Zohar

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L’affiche rouge de Castaner et Macron

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Le clip de propagande anti-Gilets jaunes posté par M. Castaner sur les réseaux sociaux à la veille de l’acte 12 s’apparente à l’Affiche rouge placardée en 15 000 exemplaires sur les murs de France le 21 février 1944. De même que le clip du ministère de l’Intérieur justifie les crimes de la police contre les manifestants en les présentant comme de violents ennemis de l’intérieur, l’affiche justifiait l’exécution de résistants en les présentant comme des terroristes étrangers. M. Macron avait livré la veille à des journalistes sa vision paranoïaque et complotiste de Gilets jaunes manipulés par les Russes, rappelant le tract qui accompagnait l’Affiche rouge :

“Si des Français pillent, volent, sabotent et tuent… Ce sont toujours des étrangers qui les commandent. Ce sont toujours des chômeurs et des criminels professionnels qui exécutent. Ce sont toujours des juifs qui les inspirent. C’est l’armée du crime contre la France. Le banditisme n’est pas l’expression du Patriotisme blessé, c’est le complot étranger contre la vie des Français et contre la souveraineté de la France.”

Remplacez dans cette propagande nazie le mot « juifs » par le mot « Russes » et vous obtenez le discours tenu aujourd’hui, plus ou moins ouvertement, par le macronisme. Il ne s’agit évidemment pas ici de mettre sur le même plan les ravages de la crise actuelle et ceux du nazisme, mais de montrer que le mécanisme de défense de la macronie, sous-tendu par la pensée fascisante de l’ennemi de l’intérieur, est le même.

La haine est comme la peste, telle que l’a décrite Antonin Artaud : elle se déplace, mais c’est toujours la peste. Le mépris, la haine du peuple exprimée aujourd’hui par la macronie à coups de violences verbales, de violences politiques et de violences policières, est la même peste que la judéophobie. Haine des juifs, haine du peuple, haine des musulmans, haine des étrangers, sont la même haine qui se déplace dans le temps et d’un groupe humain à l’autre, et aboutit à des effets similaires. Dans La fin de l’intellectuel français ? De Zola à Houellebecq, Shlomo Sand écrit : « Alors que l’intellectuel parisien moderne est né dans le combat contre la judéophobie, le crépuscule de l’intellectuel du début du XXIe siècle s’inscrit sous le signe d’une montée de l’islamophobie. »

L’islamophobie qui, remplaçant leur vieille judéophobie, fait rage en France chez les élites depuis des années, a constitué en quelque sorte un entraînement à la haine du peuple qui se déchaîne aujourd’hui chez ces mêmes élites. Le peuple est leur musulman, leur Arabe contestataire que les préfets jetteraient bien à la Seine comme le collaborationniste Papon le fit le 17 octobre 1961. Encore une fois, comme la peste, la haine envers des groupes humains est mobile, et s’applique en fonction des situations. Ce n’est pas par hasard que nombreux sont celles et ceux qui constatent aujourd’hui qu’une telle violence de l’État contre le peuple ne s’était pas déployée depuis la guerre d’Algérie. Le mécanisme est le même. Tantôt le Juif, ou l’Arabe, ou le Noir, l’étranger, l’homme du peuple, la femme, le Gitan (prétendu non doué de parole commune, selon Macron)… sont étiquetés comme « ceux qui ne sont rien », comme il le dit aussi, ceux qui n’ont « pas d’âme », comme l’affichaient les Foulards rouges macroniens. Dès lors qu’ils sont déshumanisés, les classes qui s’estiment supérieures peuvent les maltraiter, voire les violenter, et même en venir à les torturer, à les tuer, à les génocider si le mécanisme va au bout de sa folie.

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Benalla : merci patron !

Extraits des enregistrements révélés hier par Médiapart

Extraits des enregistrements révélés hier par Médiapart

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Macron avait été accusé d’avoir trahi les intérêts de la France en bradant Alstom aux Américains. Voici que se précise un soupçon de complicité passive dans une trahison au profit d’un oligarque proche de Poutine et de la mafia. Cette fois, ce sont des secrets d’État qui pourraient avoir fuité, Benalla ayant été acheté pour sa position de protégé de Macron, bénéficiant de l’habilitation « secret défense ». L’affaire est gravissime en elle-même. Et ce qui est gravissime aussi, c’est que la démocratie, à cause de l’incompétence, l’irresponsabilité, le caprice de Macron, est partout piétinée par ce président et son parti. Les dégâts, les ravages, le désastre dégueulent de l’imposture comme autant de pollutions mortelles des égouts. Jusqu’à quand ? Observons.

 

 

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Pour l’Histoire avec une grande H

Pour la petite histoire, hier je suis allée en bibliothèque consulter certains ouvrages. Parmi lesquels le livre de Macron, Révolution. Une merde froide semblant écrite par un logiciel, sans aucun nerf, sans aucune grâce, à peu près illisible, et qui pourrait se résumer en quelques phrases comportant chacune un « mais » au milieu : la fameuse pensée de l’en-même-temps, une non-pensée, une pensée qui s’annule à mesure qu’elle s’écrit. Si j’étais sa prof, j’essaierai de ramener cet élève à la vie par des exercices appropriés (et non, cela va sans dire, par la pédophilie, qui ne pouvait que l’enfoncer davantage). On y trouve cependant quelques choses intéressantes, outre la preuve du néant de sa pensée. J’aurai sûrement l’occasion d’en reparler dans un article plus général, mais je retiendrai ce matin du moins ces deux petites phrases. À propos de Venise : « Il en ira de même pour nous ». Et à propos de ce qu’il compte faire à la tête de l’État : « Ce travail prendra dix ans ». S’il évoque en fait l’époque d’une révolution des marchands de Venise, comme dirait Shakespeare, en fait aujourd’hui Venise est le symbole d’une cité qui sombre. Faire sombrer la cité, le pays, c’est bien, nous le voyons, à quoi il s’est employé, et il comptait faire ça pendant dix ans, sur deux mandats donc. Petit présomptueux, va.

Pour mémoire, pour la grande Histoire que le peuple est en train d’écrire, ces documents trouvés sur les réseaux sociaux :

 DyFsGYJUUAA_uWX.jpg largeLa convocation d’un des nombreux citoyens poursuivis en correctionnelle avant même d’avoir manifesté

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Menaces reçues d’un macroniste anonyme (de la police ?) par un journaliste de Libé

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Et pour finir, cette affiche de la « révolution » de Pétain

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Macron

French Psycho. Images extrêmement dures mais il faut les voir pour savoir ce que masque la façade policée de la macronie, de la bourgeoisie qui l’a portée au pouvoir et qui continue de la soutenir. Ces gens veulent tuer celles et ceux qui leur résistent, les tuer au moins symboliquement, socialement, psychologiquement, et mutiler, quand ils ne peuvent pas tuer physiquement. Comme d’autres, j’ai dû résister à leur violence, leur folie, leur mensonge, leurs manipulations, et à la complicité qui se noue autour des notables. Honneur à toutes celles et à tous ceux qui n’ont pas cédé. Et que le sang de toutes leurs victimes retombe sur ces salopards.

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Le macronisme, banalité du fascisme

14 février 1936, Léon Blum sur son lit d'hôpital après son agression par les camelots du roi

14 février 1936, Léon Blum sur son lit d’hôpital après son agression par les camelots du roi

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C’est la première fois que je vois BHL essayer de faire profil bas. Lors de son passage à ONPC ce samedi, il n’a pas arrêté de multiplier les signes d’apparente d’humilité, se disant avec des douceurs de tartuffe « un peu écrivain », se reconnaissant « un peu bien né », parlant de sa « modeste place », affirmant que ses quelques « sous » n’étaient pour rien dans sa réussite, expliquant que s’il faisait partie des élites, c’était des bonnes élites, celles qui ont mérité leur situation, enfin tâchant de se donner l’allure d’un brave gars qui veut le bien de tous face au péril fasciste nommé Gilets jaunes, allant jusqu’à se déclarer favorable, pourquoi pas, à étudier la question d’un possible retour de l’ISF ! mais attention, en précisant que seule l’Europe serait éventuellement habilitée à prendre ce genre de mesures. Un agneau, vous dis-je. Un agneau sous cocaïne ou un truc du genre, mais enfin rien de ce fier-à-bras popularisé par ses innombrables poses au milieu de combattants armés, chemise ouverte et cheveux au vent, défiant le danger sur tous les terrains de guerre du monde – mais pas boulevard Saint-Germain ni sur les Champs quand une manif de Gilets jaunes y passe, au milieu des tirs de grenades et de flashballs – son audace a des limites tout de même. Bon, l’exercice de modestie n’était pas du tout convaincant (le manque d’habitude sans doute) mais le fait de l’avoir tenté, à soixante-dix ans pour la première fois de sa vie, indique du moins que la caste tremble sous ses brushings.

Le recours est donc, selon BHL, l’Europe. Mais qu’est-ce que l’Europe ? Selon lui toujours, « une petite princesse » que Zeus a enlevée. Tiens donc. Macron, alias Jupiter (nom latin de Zeus) a donc l’intention d’enlever l’Europe. De l’enlever à qui ? Aux peuples qui la composent ? Pour qui ? Pour le Marché, n’est-ce pas ? Son histoire, l’histoire de son élection et sa politique l’indiquent, mais l’ « un peu écrivain » a prononcé comme pour le prouver cette parole parfaite : « je suis une sorte de camelot de l’Europe ». Je goûte particulièrement ces instants où la vérité nous sort par la bouche malgré nous. Ruquier venait de lui dire qu’il allait se transformer en une sorte de saltimbanque, le temps de jouer sa pièce dans divers pays. Et il eut donc cette réplique fantastique, qui n’a pas été relevée mais qui mérite de l’être. L’entendant, j’ai aussitôt exulté : mais oui ! tout à fait ! À la fois marchand de camelote, « avec force boniments » comme dit le dictionnaire, et camelot du roi (nom des militants de l’Action Française), du roi Macron ! Que ce mot-là soit sorti de lui pour rectifier le terme « saltimbanque » qui semblait l’embarrasser (si on allait le prendre pour quelque Molière débraillé…), que ce mot tellement lié, quand il est suivi d’un complément de nom, à l’extrême-droite collaborationniste dans l’esprit de quiconque connaît un minimum l’histoire du siècle dernier, lui soit venu pour se qualifier – cela ne peut être que très signifiant. L’Europe qu’il sert n’est pas celle des peuples et des pays, mais celle des Marchés. Celle qui va contre les intérêts des peuples. Le 13 février 1936, les camelots du roi lynchèrent Léon Blum, serviteur du peuple, comme ces dernières semaines les policiers de Macron mutilent les Gilets jaunes. L’attaque se produisit au croisement du boulevard Saint-Germain et de la rue de l’Université, à deux pas de chez BHL, et la photo de Blum au visage entouré de bandages rappelle singulièrement celle de nos manifestants à l’hôpital.

En ces temps où comme dans 1984 d’Orwell le sens des mots et les vérités sont inversées par les pouvoirs menteurs et manipulateurs, où se trouve réellement le fascisme ? Chez les Gilets jaunes, comme leurs détracteurs n’arrêtent pas de le dire ? Ou bien du côté du pouvoir et de ceux qui le défendent ? Pour le savoir, le mieux est de partir du principe qu’il n’y a pas de fascisme, seulement des preuves de fascisme. Il est avéré que quelques éléments racistes, antisémites, homophobes, xénophobes, néofascistes, se mêlent ici et là aux Gilets jaunes ; ce qui donne d’ailleurs lieu à quelques bagarres, soit qu’ils soient chassés par les Gilets jaunes, soit, comme ils l’ont fait samedi dernier, qu’ils attaquent des Gilets jaunes d’extrême gauche. Mais quelques éléments plus ou moins infiltrés ne font pas un ensemble, une règle d’ensemble. Alors que du côté du pouvoir macroniste, les marques de fascisme sont massives. D’abord la répression féroce et aveugle, l’utilisation très abusive des forces de l’ordre, dénoncée par Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme, le Défenseur des droits et bien d’autres instances, dont des policiers eux-mêmes. Massive aussi, la manipulation de l’opinion, commencée au temps de la campagne présidentielle et qui se poursuit, par le biais de cette spécificité française que sont des médias mainstream possédés par des milliardaires au service du pouvoir qu’ils ont fait mettre en place pour servir leurs intérêts. Ajoutons à cela, entre autres, la gouvernance par ordonnances, la mainmise sur la Justice, les réformes et projets de lois destructeurs des droits du travail, de la liberté d’expression et de l’égalité d’accès à l’éducation, le recours au fait du prince dans le choix et la protection de ses courtisans et serviteurs, jusqu’à la très emblématique affaire Benalla… BHL raille la tendance de Salvini à se déguiser en pompier, mais que dire de son Macron qui n’a cessé de se mettre en scène tantôt en Napoléon, tantôt en Jupiter, tantôt en Louis XIV, quand il ne cède pas plutôt à la tentation de passer une fête de la musique en son palais avec des drag-queens entre lesquelles il se plaît à se faire photographier, comme il se plut à se laisser prendre en selfies enlaçant de jeunes délinquants exotiques au torse nu ? Comédies caractéristiques du goût des fascismes pour l’apparat et le grotesque, délires et mises en scène bien plus grotesques que celles de Salvini, à vrai dire.

Lors de la manifestation macroniste des Foulards rouges, ce dimanche, la face réelle des « élites » s’est révélée aussi méprisante, mauvaise et grotesque que celle de leur champion, M. Macron. Sur un panneau au graphisme mal plagié de l’artiste activiste Voltuan, ils affirmaient : « Nous sommes sans armes vous êtes sans âme », déniant ainsi aux gens du peuple le statut d’humains. Tout au long du cortège, des insultes ordurières aux Gilets jaunes ont jailli de ces rentiers convenables, de ces retraités en loden, de ces bourgeois chapeautés : « on vous nourrit, les chiens », « on va vous crever les tarés », « allez bosser, bande de cons », « fachos », « pourris », « assistés », « mort aux cons », « enfants gâtés »… qui terminèrent leur démonstration de haine en scandant « merci la police » et « Gilets jaunes au boulot ». Oui, de quel côté se trouve, massivement, le fascisme ?

De même qu’on a pu dire de BHL qu’il avait fait, depuis quelques décennies, un putsch sur les médias, y confisquant la parole avec sa bande de « nouveaux philosophes » au détriment de celle des penseurs réels, relégués dans l’ombre, il est aujourd’hui manifeste que ces « nouvelles élites », fausses élites qui ne tiennent que par le pouvoir de l’argent et/ou celui des médias, ont fait un putsch politique en portant Macron et la macronie au pouvoir. Les ligues factieuses ne sont pas dans les rues le samedi, elles sont chaque jour à l’Élysée et dans les autres lieux de pouvoir qui soutiennent Macron. L’Europe est vivante non pas lorsqu’on la considère comme une princesse sur laquelle, comme sur tout le reste, il faut faire main basse, mais comme l’allégorie que porte son nom, qui signifie : « Au regard vaste et portant loin ». Avant de prétendre lui rendre cette magnifique vérité, il nous faut renverser les fascismes qui l’emprisonnent et tentent de s’en emparer, à commencer par chez nous, en France.

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Tags, clip, couleur au plein air vs le ventre des Mimis

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ces jours-ci à Paris, photos Alina Reyes

ces jours-ci à Paris, photos Alina Reyes

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Les secrets qui scellent les pouvoirs sont de misérables secrets – c’est parce qu’ils sont misérables qu’ils sont secrets, et c’est parce qu’ils servent à sceller qu’ils sont de si mauvais secrets, aussi infectés que des kleenex partagés par des bandes de pestiférés. Dans leur livre Mimi, sur Mimi Marchand, « papesse des paparazzis, gardienne des rumeurs », qui se fit photographier faisant le V de la victoire derrière le bureau présidentiel au lendemain de l’élection de Macron, les auteurs évoquent ces « rouages obscurs où se terrent les secrets et où se négocient les alliances qui les préservent. Dans le ventre cliquetant de la machine ».

C’est dans ce ventre cliquetant que se trament les récupérations de certain·e·s Gilets jaunes. Et personne n’est dupe. Qu’importe, ce ne sont là qu’épiphénomènes, capables tout au plus de retarder de quelques instants le flux de l’Histoire, qui va et ira toujours son cours, infiniment plus puissant que les petites affaires des petits humains occupés à tenter de détourner, à l’aide d’instruments aussi malins et dérisoires que toutes les Mimi du monde, ce qui les emporte et les emportera, inexorablement.

Les mouvements populaires ont leurs traits au grand air et leurs airs aux paroles publiquement chantées. Un autre rap (après celui-ci) de la « canaille » (« eh bien j’en suis ») a fleuri :

 

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